En séjour à N’Djaména, où il devait aider à arrondir les angles entre les différentes parties prenantes au conflit tchadien, le président Félix Antoine Tshisekedi, a connu des journées marathon pour mener sa mission de médiation relative à la transition politique dans ce pays.
Le chef de l’État congolais s’est entretenu jusque tard dans la soirée du 18 juillet 2023 avec des représentants des partis politiques, de la société civile, des confessions religieuses et d’autres partenaires du Tchad, où il est arrivé le même jour.
Mandaté par la CEEAC, la Communauté économique des États d’Afrique centrale, le président Tshisekedi a échangé, en sa qualité de facilitateur et ce, plus de six heures durant, avec les délégations des parties prenantes au processus de transition politique au Tchad, à en croire sa Cellule de communication.
Parmi les principaux interlocuteurs, l’on épingle les participants au dialogue national tchadien tenu en 2022, mais également ceux qui avaient boycotté ces assises. « Le Président Tshisekedi apprécie l’élan qu’a pris la transition et souhaite que les acteurs politiques gardent ce cap afin que les élections annoncées en 2024 soient bien organisées dans les délais, pour préserver la paix dans l’intérêt du peuple tchadien », a déclaré Brice Mbaimon Gued Mbaye, président national du Mouvement des patriotes tchadiens pour la République (MPTR), qui a participé au Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) organisé l’an dernier.
L’opposition tchadienne, qui avait récusé le dialogue et a organisé des manifestations en octobre dernier, s’est plutôt montrée optimiste à l’issue des échanges avec Félix Tshisekedi. « Nous faisons confiance au président Tshisekedi, car il s’est longtemps battu dans l’opposition. Nous voulons participer à la gestion de la transition de notre pays car cela nous concerne tous », a assuré Izadine Ahmat Tidjani, président du Parti des démocrates pour le renouveau (PDR).
Le président congolais a réussi à mettre fin aux appréhensions
Didier Mazenga, ancien ministre de l’Intégration régionale et envoyé spécial du facilitateur, a, quant à lui, rassuré sur la réussite de la facilitation du chef de l’État congolais. « Il va travailler pour fédérer tous les Tchadiens afin qu’ils rejoignent le processus de transition et s’en approprient », a-t-il affirmé.
Pour le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement tchadien, il n’y a plus aucun doute sur la qualité du facilitateur désigné par la CEEAC. « Certains disaient que quelqu’un qui a aussi des problèmes chez lui ne peut pas en régler chez les autres. Mais aujourd’hui, le président Tshisekedi parle à tout le monde. Il a reçu, chez lui à Kinshasa, Succès Masra de l’opposition et il consulte, ici à N’Djaména, les partenaires du Tchad et tous les opposants. Je suis persuadé qu’il va nous permettre de créer cette inclusivité recherchée. Nous saluons son leadership », s’est réjoui Aziz Mahamat Saleh.
Au lendemain de son arrivée à N’Djamena, l’agenda du président congolais était tout aussi chargé, prévoyant des séances de travail notamment avec le gouvernement tchadien, puis un tête-à-tête avec son homologue, Mahamat Idriss Deby Itno, en vue d’échanger sur les conclusions de ses consultations, avant de tenir conjointement une conférence de presse.
Pour rappel, c’est depuis octobre 2022 que le président Félix Tshisekedi avait été désigné par ses pairs de la CEEAC en qualité de facilitateur du processus de transition au Tchad. L’organisation sous-régionale s’est donnée, outre ses missions traditionnelles de coopération et d’intégration, celle de promouvoir la paix et la stabilité en Afrique centrale et d’appuyer les processus électoraux dans les États membres.
