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Vitrine pour Vladimir Poutine, le sommet des Brics signe une déclaration conjointe sans grandes mesures

Sommet des BRICS 2024 : la Russie s’ouvre à l’élargissement de l’adhésion (Image : brics-leaders.jpg)

Les BRICS+ sont un groupe de neuf pays qui se réunissent en sommets annuels : Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Egypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l’Iran. Crée en 2009, ils étaient encore que BRIC, un acronyme désignant les quatre pays qui se sont regroupé. En 2011 ils sont devenus BRICS et dès 2024 ils sont passés à BRICS+ formés par 9 états membres.
Le sommet des Brics à Kazan s’est achevé le jeudi 24 octobre par une conférence de presse du président russe. La déclaration finale, vague et sans mesures, a été publiée mercredi dans l’après-midi et ne dit rien sur les bases d’un système financier alternatif. Mais peu importe pour le chef de l’État russe, le succès d’image est là.

Les 43 pages de déclaration finale ne mentionnent aucune décision concrète, mais un engagement général, et ce sans limite de temps. « Nous convenons d’examiner la possibilité de mettre en place un système Brics de paiement transfrontalier indépendant », indique le document qui, dans la foulée, précise qu’il ne s’agit en aucun cas de prétendre remplacer le système en place mais de « compléter les infrastructures existantes ».
Cette déclaration commune est un pas avant tout symbolique. Et au fond, peu importe, car avec une poignée de main avec son homologue turc, Vladimir Poutine a eu ce qu’il voulait : être le premier à accueillir dans un sommet des Brics un pays de l’Otan.
Ce jeudi verra aussi, à Kazan, la première réunion en format officiel avec les pays, comme la Turquie, qui frappent à la porte de l’organisation. Le chef de l’État russe, inculpé par la Cour pénale internationale et limité dans ses déplacements internationaux, a en tout cas les images qu’il voulait montrer à son opinion intérieure et au monde : celles d’un dirigeant encore capable de jouer les chefs d’orchestre diplomatique.

Appels à l’arrêt des combats au Proche-Orient et en Ukraine

Dans la déclaration conjointe, les Brics ont évoqué le conflit au Proche-Orient et ont appelé Israël à « cesser immédiatement » les attaques contre la force de l’ONU au Liban (Finul) et à « préserver l’intégrité territoriale » de ce pays, tandis que le président iranien, Massoud Pezeshkian, a appelé ses partenaires à « user de toutes leurs capacités collectives et individuelles pour mettre fin à la guerre à Gaza et au Liban ».
Mais ce sommet a aussi été l’occasion, pour nombre de protagonistes, d’évoquer le conflit ukrainien. Xi Jinping a rappelé son plan proposé avec le Brésil – qui avait été qualifié par Volodymyr Zelensky « d’initiative destructrice conçue sans le consulter » – et a déclaré que « la Chine, le Brésil et les pays du Sud mondial ont créé un groupe d’amis de la paix ».
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dont la venue à Kazan était très contestée par l’Ukraine, se pose aussi comme médiateur dans le conflit en cours. Enfin, dans les allées de ce sommet très verrouillé, on pouvait également observer une importante et totalement silencieuse délégation des Émirats arabes unis. C’était sous leur égide que s’était déroulé le dernier échange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine.
De son côté, le Kremlin, par la voix de son porte-parole mercredi matin, a affirmé lors d’une interview à une télévision russe que « l’Ukraine est à l’ordre du jour de chaque réunion bilatérale » et que toutes les offres de médiation des Brics sont accueillies « favorablement » par le chef de l’État russe.

Rapprochement Chine-Inde

Et outre Vladimir Poutine, ce sommet a aussi été l’occasion pour d’autres dirigeants d’afficheur leurs ententes. Le sommet des Brics à Kazan a été le théâtre de la première rencontre entre les leaders chinois et indiens depuis cinq ans et le début des affrontements armés entre la région chinoise du Tibet et de celle, indienne, du Ladakh, selon un média d’État.
Les deux pays n’ont pas fait d’annonce conjointe mais l’effet est là : ils ont annoncé, en amorce du sommet des Brics, avoir conclu un accord sur des patrouilles dans des zones frontalières disputées.
Les deux dirigeants qui se croisaient brièvement pendant les G20 ont passé, à en croire les images diffusées par les médias russes, du temps ensemble mardi soir, Vladimir Poutine assis entre eux deux. Et mercredi, Xi Jinping a eu des mots apaisants. « Les deux parties doivent renforcer la communication et la coopération, gérer correctement les conflits et les divergences et réaliser les rêves de développement de l’autre », a-t-il dit.


MONDE – Afrique du Sud le gouvernement tiraillé sur ses relations avec la Russie

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa et son homologue russe Vladimir Poutine, lors d’un sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg le 29 juillet 2023 (illustration). - Mikhail Metzel/TASS / SIPA

Le 16ème sommet des Brics se tient cette semaine en Russie. Un rendez-vous au cours duquel le président sud-africain Cyril Ramaphosa a, lors de discussions bilatérales avec Vladimir Poutine, qualifié Moscou « d’important allié ». Des propos qui divisent au sein du gouvernement d’union nationale.


Par Rfi


En Afrique du Sud, il n’a fallu que quelques heures à l’Alliance démocratique (DA), ancien parti d’opposition devenu le principal partenaire du Congrès national africain (ANC) au sein du gouvernement d’union nationale, pour se fendre d’un communiqué, mercredi 23 octobre, dénonçant les termes employés par le président de la République.
Alors que Cyril Ramaphosa a qualifié la Russie « d’important allié » lors de sa rencontre avec son homologue russe mardi, le parti « rejette sans équivoque cette caractérisation », ne considérant pas « la Russie, ou Vladimir Poutine, comme des alliés de la nation ».
Le dirigeant de la DA, John Steenhuisen, qui est également ministre de l’Agriculture, a au contraire qualifié le pays de « régime autoritaire qui viole actuellement le droit international en menant une guerre d’agression impérialiste contre un État souverain » et a appelé mercredi à ce que les « positions exprimées au nom du gouvernement d’unité nationale » fassent « l’objet d’un débat complet et approprié ».

L’ANC accusé d’avoir un double discours sur la Russie

Les relations du gouvernement sud-africain avec la Russie sont sources de tensions depuis le début de la guerre en Ukraine. La nation arc-en-ciel s’est systématiquement abstenue lors des votes de l’Assemblée générale des Nations unies condamnant la Russie.
Cyril Ramaphosa et l’ANC sont aussi souvent accusés d’avoir un double discours, éludant d’un côté cette question de l’invasion de l’Ukraine, et se portant de l’autre en héros du droit international concernant le conflit israélo-palestinien, rapporte notre correspondante à Johannesburg, Joséphine Kloeckner. Une cause que Cyril Ramaphosa a d’ailleurs une nouvelle fois mis en avant au sommet des Brics, réitérant son appel pour un cessez-le-feu à Gaza.

Divergences récurrentes entre l’ANC et la DA

Principale formation d’opposition avant que l’ANC ne soit contraint à une alliance à l’issue des élections de mai, la DA critique régulièrement le parti du président, qui demeure le premier parti du pays.
Les divergences portent souvent sur la politique étrangère mais pas seulement. Plusieurs points font déjà planer une menace sur la longévité de la coalition, comme une loi mettant en cause l’enseignement en langue afrikaans dans certaines écoles, ou le maintien en poste de la ministre de la Justice Thembi Simelane, éclaboussée par la révélation d’un arrangement financier en août.

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