Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré le mardi 4 février que son pays était prêt à recevoir des « investissements d’entreprises américaines » dans ses terres rares, à savoir un nombre de métaux très utilisés dans l’électronique et que l’Ukraine détient sous son sol.
Le président ukrainien a prononcé ces mots en réponse aux exigences de Donald Trump qui avait semblé réclamer un accès aux terres rares de l’Ukraine en contrepartie de l’aide américaine.
En effet, le lundi 3 février, le président américain a affirmé vouloir négocier un « accord » avec l’Ukraine de manière à ce qu’elle offre une « garantie » sur ses terres rares. « Nous cherchons à trouver un accord avec l’Ukraine selon lequel ils apporteraient en garantie leurs terres rares et d’autres choses en échange de ce que nous leur donnons », a-t-il dit à cette occasion.
Le développement devra s’effectuer en Ukraine et non aux États-Unis, selon Zelensky
« Je voudrais que les entreprises américaines (…) développent ce secteur ici », a répondu en retour Volodymyr Zelensky le lendemain, lors d’une conférence de presse. Et non aux États-Unis. « Nous sommes ouverts au fait que cela puisse être développé avec nos partenaires qui nous aident à protéger notre territoire », a-t-il ajouté, jugeant cela « équitable ». L’Ukraine a « assez » de terres rares, a-t-il précisé, faisant toutefois remarquer qu’« une partie de nos ressources minérales » se trouve en zone occupée.
La Russie contrôle environ 20% du territoire ukrainien. Si ces minéraux étaient sous contrôle russe, des pays comme « l’Iran et la Corée du Nord » pourraient y accéder, a fait valoir Zelensky.
Dans un plan de paix dévoilé en octobre dernier, le président ukrainien avait, sans évoquer spécifiquement les terres rares, proposé un « accord spécial » avec les partenaires de son pays, permettant une « protection commune » et une « exploitation commune des ressources stratégiques » de son pays. Il avait donné pour exemples « l’uranium, le titane, le lithium, le graphite et d’autres ressources stratégiques de grande valeur ».
Les pays baltes se déconnectent du réseau électrique russe
Les pays baltes ont entamé leur déconnexion du réseau électrique russe le 8 février pour intégrer le système européen, un processus lancé il y a des années et devenu urgent depuis l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
Afin de mettre fin au chantage de Moscou, les trois pays baltes, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, anciennes républiques soviétiques intégrés à l’Union européenne et à l’Otan depuis 2004, se sont coupés du réseau russe, auquel ils étaient reliés depuis l’époque de l’URSS, pour empêcher la Russie d’en faire une arme contre eux.
« Nous ôtons à la Russie la possibilité d’utiliser le système électrique comme outil de chantage géopolitique », a résumé le ministre de l’Énergie lituanien Zygimantas Vaiciunas. La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, ancienne Première ministre estonienne, a salué « une victoire pour la démocratie ».
Des célébrations officielles sont prévues dans les trois pays. La Lettonie devait physiquement couper le 8 février un câble électrique la reliant à la Russie, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen était attendue pour participer à une cérémonie avec les dirigeants baltes le 9 février à Vilnius, en Lituanie.
De nombreux préalables étaient à résoudre
Le processus a pris de longues années en raison de nombreux problèmes technologiques et financiers ainsi que de la nécessité de diversifier entre-temps l’approvisionnement via notamment des câbles sous-marins.
Une fois les trois pays baltes déconnectés du réseau russe, ils fonctionneront en « mode isolé » pendant environ 24 heures pour tester la fréquence de leur réseau.
Les États baltes intégreront ensuite le réseau européen via la Pologne. Les responsables lituaniens et polonais devaient déjà entamer le processus de synchronisation aux alentours de midi le dimanche 9 février.