Le Président américain Donald Trump a imposé des taxes douanières et fixé des règles strictes en matière d’immigration. À côté des tarifs douaniers oscillant de 10 à 145% selon les pays, les lois en matière d’immigration ont été renforcées contre certains pays africains, qui ont décidé de faire de la résistance.
A la suite des sanctions prises contre eux, des pays comme la Namibie, l’Afrique du Sud, le Lesotho, le Nigéria font pour certains de la réciprocité en retour, pour d’autres une réadaptation. Les récentes surtaxes douanières imposées par l’administration Trump à 185 pays dont 51 africains, plongent les économies du continent dans une zone de turbulence, en dépit du fait que le 9 avril 2025, Donald Trump a suspendu ses surtaxes douanières, sauf pour la Chine.
L’année dernière, en 2024, les pays africains ont exporté pour 39,5 milliards de dollars de marchandises vers les États-Unis. Mais il ne s’agissait pas d’un commerce unilatéral, puisque les États-Unis ont également exporté pour 32,1 milliards de dollars de marchandises vers l’Afrique, soit une augmentation de 11,9% (3,4 milliards de dollars) par rapport à 2023.
Toutefois, les exportations africaines vers les États-Unis ne représentaient que 6,4% des exportations totales du continent en 2022, selon la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), et ce commerce a connu un déclin au cours de la dernière décennie.
Environ la moitié des pays d’Afrique seront soumis au tarif forfaitaire de 10%, mais d’autres, comme le Nigeria et l’Afrique du Sud, verront leurs exportations frappées de tarifs plus élevés, de 14 et 30% respectivement.
Le Lesotho, pays africain le plus touché
Le pays le plus touché en Afrique sera le Lesotho, dont les exportations sont désormais soumises à des droits de douane de 50%, tandis que le secteur de l’habillement de Madagascar sera, lui, soumis à des droits de douane écrasants de 47%.
Mais l’impact sur les pays variera, en particulier pour ceux qui exportent plus vers les États-Unis que d’autres. Les exportations totales de l’Afrique du Sud vers les États-Unis ne représentaient que 8% de ses exportations totales en 2024, selon les données du gouvernement.
Et si les véhicules représentent la majeure partie des exportations sud-africaines vers les États-Unis, seuls 11% des exportations de véhicules du pays étaient effectivement destinés aux États-Unis en 2022, selon la Banque mondiale.
Mais les États-Unis affirment que l’Afrique du Sud applique des droits de 60% sur certaines importations d’automobiles américaines, ce qui a conduit à l’imposition de droits de douane « de rétorsion » de 30% sur les exportations sud-africaines. Par ailleurs, si le Nigeria a exporté pour 3,5 milliards de dollars de marchandises vers les États-Unis en 2022, principalement du pétrole brut, cela ne représentait qu’environ 5% de ses exportations totales.
La Namibie impose des visas aux citoyens américains en représailles
Sous le leadership de sa nouvelle présidente, Netumbo Nandi-Ndaitwah, la Namibie vient d’imposer des visas aux citoyens américains avec effet depuis le 1er avril 2025. Cette décision est une riposte aux exigences de visas imposés par Washington aux citoyens namibiens.
L’annonce marque une rupture par rapport à l’accord précédent, qui permettait aux détenteurs de passeports américains de se rendre en Namibie à des fins touristiques ou pour des réunions d’affaires informelles d’une durée maximale de 90 jours sans visa.
En plus de cela, Windhoek a ordonné l’expulsion de plus de 500 Américains résidant en Namibie sans visa valide. Apparemment, la guerre commerciale et celle liée à l’immigration entre les États-Unis et le reste du monde ne fait que commencer.
Mais la mesure visant les 500 Américains est une réponse aux opérations d’expulsion de Trump, qui ciblent principalement les Africains.
La présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah affirme que si l’on ne peut entrer aux États-Unis sans visa, il en va de même pour la Namibie, qui a d’ailleurs doublé les frais de visa pour les citoyens américains.
« Aucun Africain ne devrait avoir besoin de visa pour visiter la Namibie », a-t-elle assuré, ajoutant que les nations africaines devraient s’aimer et se rendre visite librement, sans visa.