Accueil Société RDC – Le « Projet Kia Mona » pour l’extension de Kinshasa :...

RDC – Le « Projet Kia Mona » pour l’extension de Kinshasa : Un acte fondateur pour l’avenir de la capitale congolaise, selon l’ambassadeur Christian Ndongala

Le lancement du projet Kia Mona par Carousel Finance présenté par l’ambassadeur Christian Ndongala Nkunku à Bruxelles

Le 18 avril a été organisé un déjeuner de travail à Bruxelles, en la salle de banquet de l’ambassade de la RDC au Benelux, au cours duquel a été présenté le « Projet Kia Mona » relatif à l’expansion de la ville de Kinshasa, qualifié par le chef de la représentation diplomatique de la RDC Christian Ndongala Nkunku comme l’acte fondateur pour l’avenir de la capitale congolaise.

Devant une cinquantaine d’invités dont des diplomates, des chefs d’entreprises et des acteurs de la diaspora, aux premiers rangs desquels l’ambassadeur du Tchad, Bachar Brahim Adoum, et le ministre d’État belge André Flahaut, l’ambassadeur congolais près le Benelux et auprès de l’Union européenne a tenu à préciser que le projet « n’est pas seulement une extension urbaine, c’est un acte fondateur pour l’avenir de Kinshasa ».
C’est à une cinquantaine de kilomètres de la capitale actuelle que doit naître, dans la commune de Maluku sur plus de 48 000 hectares, une nouvelle cité pensée pour accueillir cinq millions d’âmes. Hôpitaux, écoles, infrastructures sportives, zones industrielles, espaces culturels, complexes hôteliers, routes, ports, … rien n’est laissé au hasard.
M. Christian Ndongala a souligné que « cette vision du président Félix Tshisekedi ne pourra se concrétiser qu’à travers des partenariats publics-privés solides et stratégiques, où la Belgique, forte de ses liens historiques avec le Congo, a un important rôle à jouer ».
La nouvelle cité, dont le coût des travaux est estimé à plus de 50 milliards de dollars et dont la pose de la première pierre est prévue en juin prochain, permettra de désengorger la capitale congolaise, érigée sous la colonisation belge pour abriter 500 000 à un million de personnes, mais dont la population actuelle est estimée à quelque 17 millions d’habitants.

Un aménagement urbain d’une grande amplitude

Pour l’ambassadeur Ndongala, « il s’agit de la mise en œuvre de plusieurs ensembles de projets de taille et de complexité différentes consacrés à l’aménagement urbain d’une très grande amplitude qui induit des constructions d’infrastructures (équipements publics, voirie, installation portuaire), des quartiers résidentiels et tout autre type de logement, des installations sportives et de loisirs, des centres commerciaux, des hôtels, voire des aménagements d’espaces publics et ceux dédiés à des activités culturelles et communautaires ainsi que des infrastructures de transport ».
Le diplomate congolais estime par ailleurs que cette initiative « va manifestement impacter la vie des milliers de nos compatriotes à travers la création d’emplois pérennes dans toutes les catégories socioprofessionnelles et de nouveaux marchés de consommation et, à terme, stimuler de nouvelles opportunités économiques ».
Prenant la parole à son tour, M. Thierry Katembwe, coordinateur du comité de supervision du projet, a énuméré les défis auxquels Kinshasa est confrontée aujourd’hui, notamment les inondations, la saturation et les pertes économiques. Il a ensuite expliqué que la conception du projet Kia Mona a nécessité huit années de travail, dont quatre décisives, pour construire « une ville vivable, durable, inclusive ».
M. Jafar Hilali, président de Carousel Finance, a pour sa part mis en lumière la stratégie financière du projet, présentant le partenariat entre secteurs publics et privés comme le socle de cette entreprise à plus de 50 milliards de dollars.

Des échanges riches, parfois incisifs

Au cours des échanges, le ministre d’État André Flahaut est intervenu le premier pour faire remarquer que la problématique de la gestion des déchets qui, à son avis, constitue un point crucial dans la lutte contre les inondations à Kinshasa, doit en priorité être prise en compte.
Puis il interroge : « Y a-t-il encore de la place pour les opérateurs économiques belges, alors que la Chine semble déjà bien implantée dans le projet ? »
Pour M. Katembwe, « il ne s’agit pas de compétition, mais de coopération trilatérale RDC-Belgique-Chine. Le projet est si vaste qu’il y a de la place pour tous », assure-t-il. Tout en saluant les premiers soutiens chinois, il a insisté sur l’importance d’une participation européenne.
« La Belgique connaît bien notre pays. Elle peut nous apporter une expertise précieuse, notamment dans le domaine du transport fluvial qui constitue l’un des pierres angulaires du projet », soutient-il.
Un clin d’œil à la représentante du Port d’Anvers, présente dans la salle, et dont l’expertise pourra s’avérer d’un grand apport dans ce secteur.
De son côté, un intervenant a voulu savoir quelle peut être la place des Congolais de l’étranger dans le projet.
À ce sujet M. Katembwe a assuré que la diaspora dispose d’un rôle central, à condition de s’organiser en consortiums structurés, comme pour tout partenaire sérieux.
Le mégaprojet d’extension de Kinshasa induit d’imposants montages financiers, de solides partenariats public-privé et l’implication des cabinets d’architectes de réputation mondiale, mais aussi de multinationales du bâtiment et des travaux publics. La campagne de promotion du projet, qui avait démarré la veille à Paris, devait se poursuivre à Londres, a indiqué M. Hillal.
Le « Projet Kia Mona » a débuté avec la réalisation d’une cité industrielle sur une superficie de 7 500 hectares, financée par la Chine. Une plateforme hospitalière et un complexe hôtelier devraient, eux, être développés par le consortium belgo-marocain IIDG/TGCC et BPI France, tandis qu’un projet de transport fluvial est porté par la société congolaise MJ Center.

Publicité