
Le chef d’État du Burundi et président en exercice du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région (MRS), M. Évariste Ndayishimiye, est arrivé le dimanche 25 mai à Kinshasa.
Le président burundais, en visite dans la capitale congolaise pour une séance de travail avec son homologue congolais, le Président Félix Tshisekedi, a été accueilli à l’aéroport international de N’Djili par le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Guy Kabombo Mwadiamvita, avant de se diriger vers la Cité de l’Union africaine pour un déjeuner de travail avec le dirigeant congolais.
Le séjour du chef d’État burundais s’inscrit dans le cadre des consultations initiées en prélude au 12ème Sommet du MRS, le 28 mai 2025 à Kampala, en Ouganda, au cours duquel prendra fin le mandat du Président Évariste Ndayishimiye à la tête du mécanisme, dont le but est de contribuer à maintenir la stabilité et à promouvoir le développement dans la région, selon les précisions fournies par la présidence burundaise dans un communiqué.
Réévaluer l’Accord-cadre d’Addis-Abeba
Au cours du déjeuner de travail à la Cité de l’OUA à Kinshasa, les deux chefs d’État ont réévalué l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, signé par 11 pays il y a plus d’une décennie, avant le sommet de Kampala.
Pour rappel, les Présidents Félix Tshisekedi et Évariste Ndayishimiye entretiennent d’excellentes relations au profit de leurs pays respectifs et se rencontrent régulièrement. Les deux dirigeants n’ont fait aucune déclaration à la presse à l’issue de leur séance de travail.
Partageant près de 230 km de frontière terrestre et lacustre, la RDC et le Burundi collaborent étroitement dans les domaines de la sécurité et de la défense. Le chef de l’État congolais a raccompagné son homologue à l’aéroport international de N’Djili à son retour pour Bujumbura.
À Bruxelles, la ministre d’État Kayikwamba plaide pour un partenariat Afrique-Europe basé sur l’équité

La ministre d’État congolaise en charge des Affaires étrangères, Mme Thérèse Kayikwamba Wagner, a réaffirmé, le mercredi 21 mai 2025, à Bruxelles, l’engagement de la République démocratique du Congo pour un partenariat stratégique et équilibré entre l’Afrique et l’Europe, à l’occasion de la 3ème réunion ministérielle Union européenne-Union africaine.
Prenant la parole lors de la table ronde consacrée à la Paix, la Sécurité et la Gouvernance, la cheffe de la diplomatie congolaise, également chargée de la Coopération internationale et de la Francophonie, a rappelé l’importance d’un partenariat renforcé entre l’UE et l’UA, empreint de compréhension partagée des défis sécuritaires contemporains et nourri par des valeurs communes de coopération, de développement durable et d’inclusion.
« La RDC est profondément engagée dans ce partenariat stratégique avec l’Union européenne. Il s’agit d’un espace de dialogue essentiel, porteur d’enseignements mutuels et de pistes concrètes pour la prévention et la résolution des conflits, a-t-elle estimé.
La ministre d’État congolaise s’est ainsi illustrée dans un plaidoyer centré sur la paix, la jeunesse et l’intégration régionale. Dans une intervention axée sur l’avenir, Mme Thérèse Kayikwamba Wagner a insisté sur l’importance d’apprendre des mécanismes européens d’intégration économique, en les adaptant aux réalités africaines comme outils de lutte contre les conflits et les inégalités.
Elle a également mis en avant la jeunesse comme pierre angulaire de la transformation des deux continents. « L’engagement des jeunes est au cœur de tout développement durable. Ils sont les leaders de demain, et c’est à nous de leur offrir des espaces de participation, d’écoute et de responsabilité », a-t-elle plaidé.
Une étape décisive pour les 25 ans du partenariat

La ministre d’État a appelé à un dialogue intergénérationnel sincère et inclusif, estimant que la jeunesse africaine et européenne doit être davantage impliquée dans l’élaboration des politiques de paix, de mobilité et de prospérité.
La réunion ministérielle, coprésidée par Kaja Kallas, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères, et Tete António, président du Conseil exécutif de l’UA, marque une étape décisive dans la célébration des 25 ans du partenariat stratégique UE-UA. Elle s’inscrit également dans un contexte international marqué par des tensions géopolitiques croissantes et où la coopération entre l’Afrique et l’Europe se veut plus vitale que jamais pour les deux continents.
En réaffirmant l’engagement de la RDC à promouvoir un multilatéralisme plus équitable et une gouvernance mondiale plus inclusive, Mme Thérèse Kayikwamba Wagner a positionné Kinshasa comme un acteur incontournable de la diplomatie africaine contemporaine.
Elle a par ailleurs insisté sur la nécessité pour l’Afrique de « porter ses propres solutions, dans un cadre de règles partagées », tout en appelant à une représentation plus juste du continent au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, notamment en lien avec le processus 26-27.
En marge de cette réunion, la ministre d’État Kayikwamba Wagner a eu un échange, qualifié de productif, avec Jozef Sikela, Commissaire européen aux Partenariats internationaux. Les discussions ont porté sur plusieurs initiatives de développement en faveur de la RDC et de la région des Grands Lacs, portées sur l’intégration économique, la création d’emplois durables et l’attraction d’investissements porteurs.