Accueil Politique L’Afrique centrale prête à examiner la proposition de fusion CEMAC-CEEAC

L’Afrique centrale prête à examiner la proposition de fusion CEMAC-CEEAC

Sommet Extraordinaire des Chefs d'Etat de la CEMAC. Yaoundé, le 16 décembre 2024 (image d’illustration/prc.cm)

Le 18 juillet 2025, les chefs d’État de la CEMAC et de la CEEAC se réunissent à Yaoundé au Cameroun pour relancer les discussions sur la fusion des deux organisations proposée depuis un certain temps.

L’initiative a été lancée il y a plus de 15 ans mais demeure mal définie jusque là pour être mise en œuvre. Quant au sommet, il fait suite à la réunion ministérielle de 2024 du Comité de pilotage pour la rationalisation des communautés économiques régionales d’Afrique centrale.
Le 18 juillet 2025, les chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et ceux de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) vont donc se rencontrer en vue de relancer les discussions sur la fusion de leurs organisations, tel qu’elle avait été proposée.
Au cours de la réunion du Comité de pilotage pour la rationalisation des communautés économiques régionales d’Afrique centrale (Copil CER-AC), onze États membres avaient approuvé des principes tels que la progressivité, la viabilité fiscale et la solidarité. Cependant, les étapes pratiques – telles que le financement, les cadres juridiques et les engagements institutionnels – n’ont toujours jamais été évoquées.
Malgré l’adoption de projets de cadres pour une Haute Autorité monétaire et une Haute Autorité des Marchés financiers, la convergence institutionnelle a fait des progrès limités. Les tensions politiques, notamment le récent retrait officiel du Rwanda de la CEEAC en juin 2025, compliquent encore la feuille de route, Kigali invoquant une violation des règles relatives à la rotation des dirigeants et des différends avec la République démocratique du Congo pour justifier son retrait.

Une volonté plus large d’intégration économique

Les efforts d’unification de la CEMAC et de la CEEAC reflètent des ambitions plus larges d’intégration économique en Afrique centrale, mais des conflits de souveraineté persistants, l’absence de mécanismes d’arbitrage et le chevauchement des mandats ont ralenti les progrès. Même des secteurs à faible enjeu comme l’enseignement professionnel ont été confrontés à des problèmes de coordination.
Par ailleurs, le rôle de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL), qui faisait initialement partie du plan d’intégration, a été ignoré lors des récents pourparlers. Ce qui témoigne d’un manque d’engagement sur des sujets complexes alors que RDC et Rwanda, membres de cette communauté, se regardent en chiens de faïence.
Les partenaires extérieurs s’impatientent. Adama Ekberg Coulibaly, haut fonctionnaire de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), a critiqué les dirigeants de la région pour être restés dans une « phase d’étude et de diagnostic » sans mettre en oeuvre de véritables réformes institutionnelles.
Aussi, le sommet est désormais considéré comme un test de crédibilité. Les chefs d’État devraient approuver les textes préparés par le comité CER-AC, mais les observateurs avertissent qu’en l’absence d’engagements tangibles, le sommet risque de devenir un autre rassemblement symbolique dans une longue série d’initiatives bloquées.

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