Plusieurs entreprises ont quitté la Zambie et le Zimbabwe en raison de l’instabilité monétaire et des conditions économiques difficiles. Parmi les dernières à se retirer en 2025 figurent la chaîne régionale de supermarchés Choppies et le groupe laitier français Lactalis International.
Choppies a récemment annoncé son retrait du marché zimbabwéen, invoquant un environnement économique hostile marqué par l’instabilité de la monnaie et l’effondrement des entreprises formelles. Le détaillant avait acquis des magasins au Zimbabwe auprès de l’homme d’affaires et ministre adjoint de l’Industrie et du Commerce, Raj Modi, propriétaire de SaiMart.
Dans un avis adressé aux fournisseurs le 8 janvier, Choppies a déclaré : « Veuillez noter que les opérations commerciales se poursuivront normalement. Tout le personnel et la direction locale ont été transférés chez SaiMart ».
Le détaillant a également souligné que l’introduction de la monnaie Zimbabwe Gold (ZiG) en avril 2024 a aggravé les défis économiques, rendant l’environnement commercial insoutenable. Cela fait suite à la sortie de Choppies du Kenya en 2020 après des pertes répétées. Fondée au Botswana, Choppies continue d’exploiter des magasins en Zambie et en Namibie.
Quant à Lactalis International par ailleurs, l’entreprise a annoncé le 10 janvier dernier sa décision de fermer une usine en Zambie, citant une concurrence accrue dans le secteur laitier. « Cette décision a été motivée par des considérations commerciales au cours des dernières années, influencées par l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché laitier », a déclaré le ministère zambien du Commerce, de l’Industrie et des Mines.
D’autres multinationales dans l’expectative
Le retrait de Choppies et de Lactalis International intervient alors que d’autres multinationales réévaluent leur présence dans la région. Fin 2024, Standard Chartered Bank a révélé son intention de vendre ses unités de banque de détail et de gestion de patrimoine en Zambie, bien qu’une décision officielle reste à prendre.
De même, IHS Towers, la plus grande entreprise de tours de télécommunications en Afrique, aurait envisagé de vendre ses activités au Rwanda et en Zambie l’année dernière, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’environnement financier et économique de la région.
Les défis économiques de la Zambie sont aggravés par la dépréciation continue de sa monnaie, le kwacha, qui a récemment atteint un niveau historiquement bas de 27,95 ZMW pour 1 USD. Cette tendance à la baisse est attribuée à des conditions de sécheresse prolongées dans le pays. L’instabilité monétaire souligne les difficultés économiques croissantes en Zambie, compliquant davantage le paysage commercial pour les entreprises locales et internationales.
L’exode des entreprises met en lumière la nécessité urgente de réformes structurelles pour stabiliser l’économie et rétablir la confiance des investisseurs dans ces pays d’Afrique australe.