Le ministre français de la Défense a dénoncé « une action intentionnelle, non-professionnelle et agressive » de la part de la Russie après un incident survenu le 2 mars en mer Méditerranée, devenue terrain de prédilection pour l’espionnage russe.
Alors que la tension géopolitique s’intensifie en Europe, suite à la décision de désengagement de la nouvelle administration américaine à soutenir l’Ukraine face à la Russie, les mers qui entourent le vieux continent deviennent des zones stratégiques de plus en plus importantes et prisées.
L’incident survenu dans le ciel de la Méditerranée a attisé la colère et l’indignation du ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu.
Dans un message publié sur X, le ministre rapporte qu’un avion de chasse russe a volé de manière « dangereuse » à proximité d’un drone de surveillance français afin de le déstabiliser.
« Dimanche (2 mers), un avion de chasse SU-35 russe a adopté un comportement dangereux à l’égard d’un drone Reaper français, en mission de surveillance dans l’espace aérien international au-dessus de la Méditerranée orientale », écrit M. Lecornu.
L’espionnage russe en mer du Nord est plus important qu’on ne le pensait
« Trois passages successifs à grande proximité, qui auraient pu entraîner la perte de contrôle du drone, attestant une volonté de restreindre la libre circulation aérienne dans les espaces communs », ajoute-t-il. « Une action intentionnelle, non-professionnelle et agressive qui n’est pas acceptable. La France continuera d’agir pour défendre la liberté de navigation dans les espaces aériens et maritimes internationaux », conclut le ministre Lecornu.
Le mois dernier, un ensemble de navires russes avaient été escortés par la Marine néerlandaise à travers les eaux européennes. La mer du Nord et la mer Méditerranée sont des terrains d’espionnage privilégiés pour la Russie, devenu encore plus important qu’on ne le pensait.
Mer du Nord
Déjà 27 navires russes détectés cette année au large de la Belgique

Vingt-sept navires russes ont déjà été détectés cette année au large de la côte belge en mer du Nord, a répondu le ministre belge de la Défense Theo Francken, interrogé le jeudi 6 mars à la Chambre par le député Axel Weydts (Vooruit).
Les patrouilleurs de la Marine belge, le Castor et le Pollux, sont sortis dix-huit fois pour escorter ces bâtiments. Pour le reste, il s’est agi d’une surveillance électronique.
Axel Weydts a rappelé la menace d’actions de sabotage soutenues depuis la Russie, et qui peuvent aller d’actions prétendument involontaires à des attaques en règle contre les infrastructures critiques.
« Nous n’avons vu que le début », a confirmé le ministre Francken. L’an dernier, 155 navires russes avaient été détectés au large des côtes belges. Outre les risques d’attaques aux infrastructures, la Russie utilise de vieux pétroliers, souvent non assurés et dont la propriété n’est pas clairement établie, pour exporter son pétrole en contournant les sanctions internationales. Cette « flotte fantôme » fournit des financements à la Russie dans son agression contre l’Ukraine.