
Personne ne s’y attendait : trois nations, à savoir le Congo Brazzaville, le Pakistan et la Russie, ont été exclues sans appel de participation au Mondial 2026, une édition qui s’annonce inédite avec, pour la première fois de l’histoire, 48 équipes alignées et trois pays hôtes.
L’édition 2026 de la Coupe du Monde s’annonce à maints égards comme un tournant dans l’histoire du football planétaire. Dabord, elle est organisée pour la première fois par trois pays – le Canada, les États-Unis et le Mexique –, promettant ainsi d’être un rendez-vous de grande envergure.
Prévue en juin et juillet 2026, cette édition repousse ensuite les limites habituelles non seulement géographiquement, mais aussi du fait qu’elle innove avec un format élargi qui voit un nombre record de nations participer.
Cette première organisation à trois pays dans l’histoire du Mondial est à la hauteur des attentes internationales.
Les infrastructures déjà disponibles dans ces nations, renforcées par des investissements importants, devraient offrir des conditions optimales tant pour les équipes engagées que pour le public.
Mais également, le choix des trois hôtes permet d’étendre la portée du tournoi. En ouvrant ses portes à un public nord-américain plus large, la FIFA espère bien rendre hommage à l’expansion et à l’essor du football ainsi qu’à la passion grandissante autour du ballon rond dans cet espace.
Plus d’équipes sur le terrain
Pour la première fois donc, la participation à la compétition est ouverte à 48 équipes – soit 16 de plus que lors des éditions précédentes. Cette augmentation vise à favoriser l’inclusion et à donner plus d’occasion aux nations en développement dans le monde du football.
Ainsi, l’Europe disposera de 16 représentants, l’Afrique pourra compter jusqu’à 10 nations (en cas de succès lors du barrage intercontinental), l’Asie verra sa présence s’accroître avec 9 équipes, l’Amérique du Nord et centrale auront entre 6 et 8 équipes qualifiées, alors que l’Amérique du Sud comptera quant à elle un représentant de moins.
Ce nouveau format veut refléter la diversité du foot mondial et stimuler son essor sur chacun des continents. Gianni Infantino, président de la FIFA, a bien résumé la situation en affirmant : « Nous devons dessiner la Coupe du monde du 21ème siècle. Le football ne se limite pas à l’Europe et à l’Amérique latine ».
Les pays recalés

Malgré la grande ouverture opérée par la FIFA, trois nations ont été formellement écartées par cette instance internationale du football mondial : le Congo, le Pakistan et la Russie. Cette dernière est exclue en raison de son invasion du territoire ukrainien. Le Congo Brazzaville, lui, se retrouve dans cette situation à cause d’« une situation particulièrement grave d’ingérence illicite de tiers », en clair l’immixtion du pouvoir public dans la gestion des instances sportives.
Pour le Pakistan, son exclusion est motivée par l’absence d’une constitution révisée qui garantirait « des élections véritablement justes et démocratiques ». Une éventuelle réintégration reste à la merci de l’approbation du Congrès de la PFF (Fédération pakistanaise de football) sur les statuts soumis par la FIFA et l’AFC (Confédération asiatique de football). Toutefois, ces exclusions ne devraient pas impacter l’organisation du tournoi, étant donné que ces trois nations avaient terminé en queue de classement lors des éliminatoires et, donc, sont mal classées pour prétendre à une qualification.
Brazzaville : La révocation du président Mayolas qui a fâché la FIFA

L’instance mondiale du ballon rond a pris la décision de suspendre le Congo Brazzaville de toutes les compétitions internationales pour une durée indéterminée après la révocation de Jean Guy Blaise Mayolas, président de la Fédération congolaise de football, en septembre 2024.
Le jugement, avec effet immédiat, a été prononcé jeudi 6 février par la Fédération internationale de football au motif de « l’ingérence de tierces parties dans les affaires de la Fédération congolaise de football (Fecofoot) ».
Ainsi, l’équipe nationale les Diables rouges devaient perdre automatiquement par forfait (0-3) ses prochains matchs en mars, à savoir contre la Zambie et la Tanzanie, avec les cinquième et sixième journées de qualifications pour la Coupe du monde 2026. Cette sanction prive également la Fecofoot des programmes de développement proposés par la FIFA et la Confédération africaine de football (CAF).
Le ministre des sports, Hugues Ngouélondélé, par ailleurs gendre du président Denis Sassou Nguesso, reprochait au comité exécutif de M. Mayolas, réélu en 2022 pour quatre ans, une mauvaise gestion financière et des résultats sportifs décevants, notamment ceux de la sélection nationale masculine.
Le bras de fer
Le ministre a ainsi favorisé la mise en place d’un « collectif des membres de l’assemblée générale » de la Fecofoot. Le président Mayolas a saisi le Tribunal de Grande instance de Brazzaville afin d’empêcher la tenue d’une assemblée générale extraordinaire de la fédération. Le 4 octobre, la justice a fait évacuer le personnel de la Fecofoot par une escouade de gendarmes, les serrures des locaux ont été changées et M. Mayolas interdit d’accès aux comptes de la fédération.
La FIFA qui ne reconnaît pas la légitimité du « collectif » a envoyé à Brazzaville, en octobre, son directeur régional pour l’Afrique, accompagné d’un membre de la CAF, pour tenter de sortir de l’impasse. En vain.
M. Mayolas considère que l’attitude du ministre des Sports relève d’un « abus de pouvoir », expliquant que les comptes de la fédération sont validés tous les ans, notamment par la FIFA. Il relève par ailleurs que le ministre lui avait imposé en novembre 2023 un sélectionneur, Isaac Ngata, qui n’a pas les compétences. « Je n’avais pas voulu signer son contrat et cela avait déplu au ministre ». M. Mayolas reproche également à son ministère de tutelle un manque de moyens accordés aux différentes sélections nationales.
Les conditions pour la levée de la suspension

Lors d’une conférence de presse organisée à Brazzaville, M. Ngouélondélé a pris acte de la décision de la FIFA et assuré que son ministère allait tenter de trouver un accord pour que la suspension soit levée, mais pas à n’importe quel prix : « Nous sommes d’accord pour un compromis, pas une compromission. Il s’agit de ne protéger personne. Et si on ne doit pas jouer pendant vingt ans, on ne jouera pas pendant vingt ans. »
Des propos qui ont valu une réplique immédiate de M. Mayolas qui a assuré : « Je ne démissionnerai pas » de la présidence en dépit du souhait du ministre des sports.
La FIFA a fixé ses conditions pour la levée de la suspension. Elle exige notamment, outre l’invalidation du collectif, que la Fecofoot retrouve la pleine jouissance de ses locaux, de ses comptes bancaires et gère ses affaires courantes sans subir d’influences extérieures.