Accueil TRIBUNE Diambilay Business Center, un incubateur d’entreprise aux solutions innovantes

Diambilay Business Center, un incubateur d’entreprise aux solutions innovantes

Le 15 juin prochain, la capitale congolaise abritera un Business Day sous l’égide d’un incubateur d’entreprise d’essence purement congolaise, Diambilay Business Center (DBC). Un forum qui s’annonce  riche en couleurs, selon son initiateur Jean-Clément Diambilay, CEO de l’incubateur DBC. 
Ce forum va réunir la crème des jeunes entrepreneurs congolais mais aussi tous ceux au sein de la jeunesse congolaise qui aspirent à l’entreprenariat. À l’intention de nos nombreux lecteurs disséminés à travers le continent et au-delà, il explique, dans l’interview qu’il a daigné accorder à Onésha Afrika, la quintessence de cet évènement et retrace l’historique de sa jeune et dynamique entreprise DBC.

Onésha Afrika : En tant que fondateur de Diambilay Business Center, pouvez-vous nous décrire l’objet social de cette organisation

Diambilay Jean-Clémént : Je commencerai par l’historique. L’origine de Diambilay Business Center, DBC en sigle, remonte à une vision inspirée lors d’un voyage à Londres, où j’ai prêché dans une conférence. Suite à quelques observations, j’ai exprimé mon désir de rassembler des jeunes pour les soutenir dans leur désir et vision de se lancer en affaires.
À ma grande surprise, de nombreux jeunes, qui me suivaient déjà et appréciaient mon approche de la vie, ont répondu présents. Ils admiraient mon engagement à la fois en tant qu’homme de Dieu et entrepreneur et souhaitaient que je les encadre.
Touché par leur enthousiasme et leur confiance, de retour dans mon pays, j’ai rassemblé une équipe pour créer un cadre au sein duquel les jeunes qui aspirent à la création de leurs propres entreprises pourraient recevoir tout le soutien nécessaire pour réussir.
C’est ainsi que DBC a vu le jour, d’abord à Lubumbashi au mois d’avril 2023, inspiré par une mission de foi et d’entrepreneuriat. Et cette année, c’est le tour de Kinshasa d’accueillir cette belle initiative.
Avec DBC, nous avons créé un cadre sécurisant, où nous pourrions non seulement financer les jeunes mais aussi les éduquer financièrement et les accompagner dans leurs projets. Cette initiative est née de ma conviction profonde que l’Afrique a besoin de ses jeunes, formés et prêts pour contribuer à l’économie et à l’expansion de l’Évangile.

L’objet social de DBC

Voici par ailleurs les principaux aspects de l’objet social de DBC

  • Nous offrons des programmes de formation et d’encadrement pour les jeunes entrepreneurs, en couvrant des sujets essentiels tels que la gestion d’entreprise, la finance, le marketing et le leadership. Notre but est d’équiper ces jeunes avec les compétences nécessaires pour réussir dans le monde des affaires.
  • DBC aide les jeunes entrepreneurs à accéder à des financements pour démarrer ou développer leurs entreprises. Nous facilitons l’accès à des capitaux, soit par des prêts à faible taux d’intérêt, soit par des investissements directs dans leurs projets.
  • Nous organisons des événements de réseautage, des conférences et des ateliers où les jeunes entrepreneurs peuvent rencontrer des mentors, des investisseurs et d’autres entrepreneurs. Cela permet de créer un centre d’affaires dynamique où les idées et les ressources peuvent être partagées.
  • Nous encourageons l’innovation parmi les jeunes entrepreneurs, en soutenant le développement de produits et services locaux qui peuvent atteindre les marchés internationaux. Nous les aidons à valoriser les ressources locales et à essayer des solutions technologiques pour se faire une place sur le marché international.
    Conformément à nos convictions spirituelles, nous intégrons les principes chrétiens dans notre approche de l’entrepreneuriat, en encourageant les entrepreneurs à utiliser leurs entreprises comme plateformes pour parler de Jésus et produire un impact social positif avec la création d’emplois.
    En résumé, l’objet social de Diambilay Business Center est d’inspirer et équiper des millions de jeunes, en particulier dans l’espace francophone, pour qu’ils soient économiquement puissants et financièrement prospères.

Onésha Afrika : Pouvez-vous nous exposer, de manière succincte, quelques aspects de votre parcours professionnel ?

D. J-C : Bien sûr. Titulaire d’une licence en Sciences économiques de l’Université de Lubumbashi et diplômé en Fiscalité à Oslo, en Norvège, je poursuis actuellement des études en fiscalité OHADA.
Sur le plan professionnel, j’ai acquis beaucoup d’expériences en travaillant à la DNB Bank en Norvège, au département de taxes et facturations. De retour dans mon pays, j’ai lancé et dirige plusieurs entreprises, parmi lesquelles Godwin Company SARL, Godwin Investment and Trading et Sionbethel SARL, qui sont toutes très prospères. Je gère également une ferme de plus ou moins 12 000 hectares dans la province du Haut-Katanga, dédiée à l’agriculture et à l’élevage.
En plus de la gestion de mes entreprises, je suis un écrivain prolifique, auteur de plus de trente ouvrages, dont quelques titres très lus tels que «La bénédiction de l’indépendance financière», «Accélération divine» et «Inspirer l’excellence».

Plus de 10 000 participants attendus au Business Day

Onésha Afrika : Quelle est la spécificité de Business Day que compte organiser Diambilay Business Center le 15 juin prochain à Kinshasa ?

D. J-C : Business Day représente un événement spécial pour les entrepreneurs congolais et ceux qui aspirent à le devenir. Ce jour marquera le lancement officiel de Diambilay Business Center en tant qu’incubateur d’entreprises et de son programme de formation, DBC Academia. Nous comptons attirer plus de 10 000 participants parmi lesquels 500 invités de marque et toucher plus de 2 millions de résidents de Kinshasa au travers d’une vaste campagne de communication pour accroître la notoriété de DBC.
Business Day est aussi une opportunité pour nous de soutenir l’entrepreneuriat local. Déjà nous avons lancé des appels d’offres pour les entreprises locales du secteur événementiel par l’attribution de projets-clés, à hauteur de quelques milliers de dollars américains. Avec plus de 50 stands, nous offrirons des opportunités d’exposition pour valoriser les entreprises locales.
Depuis le 15 avril 2024, nous avons lancé le premier concours de business plan de DBC à Kinshasa, dont les lauréats gagneront jusqu’à 5 000 dollars pour financer leur projet. Ainsi, Business Day sera également une opportunité de célébrer la créativité de nos jeunes, de 18 ans à 40 ans, en récompensant leurs meilleurs projets.

Positionner la RDC comme un acteur clé des énergies renouvelables

Onésha Afrika : Quelles sont les principales motivations qui vous ont poussé à investir dans votre pays?

D. J-C. : Mes principales motivations viennent de mon profond désir de contribuer au développement économique et social de notre peuple, tout en capitalisant sur nos opportunités uniques.
Déjà, il n’est un secret pour personne que notre pays est extrêmement riche en ressources naturelles, notamment en minéraux précieux comme le cuivre et le cobalt, essentiels pour les industries mondiales de l’électronique et des énergies renouvelables.
Investir dans ces secteurs non seulement génère des rendements économiques mais contribue également à positionner le pays comme un acteur clé sur les marchés internationaux. Malgré les défis, notre pays possède un potentiel économique considérable en raison de sa population jeune et dynamique et de son vaste marché intérieur, le quatrième plus grand en Afrique.
En tant qu’entrepreneur, l’une de mes plus grandes motivations est de créer un impact social positif. Investir dans le développement d’entreprises locales permet de créer des emplois, et surtout d’inspirer vraiment la jeunesse de mon pays, une jeunesse dans laquelle je crois beaucoup, et qui a besoin de bons modèles et de personnes expérimentées pour l’encadrer.

Des améliorations nécessaires au climat des affaires

Onésha Afrika : Quels sont selon vous, les principaux écueils qui freinent le développement d’un bon climat d’affaires en République démocratique du Congo ?

D. J-C : La RDC, malgré son immense potentiel économique, est confrontée à plusieurs défis qui freinent le développement d’un climat d’affaires favorable. L’instabilité politique et les conflits régionaux nuisent à la sécurité et à la confiance des investisseurs.
La corruption et le manque de transparence dans l’administration sont également des problèmes majeurs qui compliquent les transactions commerciales et augmentent les coûts pour les entreprises. De plus, le pays souffre d’infrastructures inadéquates, notamment dans les secteurs des transports, de l’énergie et des télécommunications, ce qui entrave la logistique et l’efficacité opérationnelle.
Le cadre réglementaire, souvent complexe et encombré de bureaucratie, ralentit le processus d’obtention de licence et autres approbations nécessaires pour mener des affaires. L’accès limité au financement est un autre obstacle critique, particulièrement pour les petites entreprises et les entrepreneurs, qui peinent à trouver le soutien financier nécessaire pour grandir. La main-d’œuvre, souvent peu qualifiée en raison de faibles niveaux d’éducation et de formation professionnelle, limite également le développement des secteurs économiques diversifiés et innovants.
Enfin, la dépendance excessive aux exportations de matières premières expose l’économie aux fluctuations des prix mondiaux, alors que les faibles standards de gouvernance d’entreprise réduisent l’attrait pour les investissements étrangers.
Tous ces facteurs, mis ensemble, créent un environnement difficile pour les affaires, qui nécessite des grandes améliorations pour attirer et retenir les investissements nécessaires à la croissance économique de la République démocratique du Congo.

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