Accueil Économie Découverte en France du plus grand gisement d’hydrogène au monde

Découverte en France du plus grand gisement d’hydrogène au monde

Énergie : de l’hydrogène à foison découvert en France ( Source : greenetvert.fr)

La France vient de découvrir sur son sol le plus grand gisement d’hydrogène au monde, d’une valeur de plusieurs milliards d’euros, à en croire le Centre national français de Recherche scientifique (CNRS) qui a livré l’information début mars.

La découverte est intervenue de façon inattendue sous les anciennes mines de Lorraine, dans le nord-est de la Frace, alors que les recherches visaient à trouver du méthane. Il s’agit d’un gisement d’hydrogène naturel à même de bouleverser l’avenir énergétique, dans la manière de produire et de consommer l’énergie, non seulement en France mais aussi ailleurs.
Réalisée par Philippe de Donato et Jacques Pironon du Laboratoire GeoRessources à Nancy, elle pourra orienter l’industrie vers des sources d’énergie plus propres.
La Lorraine, qui se trouve à la frontière entre la France et l’Allemagne, est surtout connue pour ses anciennes mines de charbon, qui ont fermé il y a vingt ans. Le site de Folschviller, en Moselle, par exemple a montré des concentrations importantes d’hydrogène à une profondeur de 1 250 mètres.
On voit de plus en plus l’hydrogène comme le substitut des combustibles fossiles traditionnels comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Sa combustion ne rejette pas de dioxyde de carbone (CO2).

Des types d’utilisation multiples

On peut l’utiliser dans divers domaines, notamment pour alimenter des véhicules à pile à combustible ou dans des industries qui consomment beaucoup de méthane, réduisant ainsi l’impact environnemental.
Il existe quatre principaux types d’hydrogène, à savoir « l’hydrogène blanc », qui se forme naturellement sous terre sans produire de gaz à effet de serre ; « l’hydrogène noir » et « gris », obtenus respectivement à partir du charbon et du gaz naturel, ainsi que « l’hydrogène vert », produit par électrolyse de l’eau en utilisant des énergies renouvelables.
Les premières analyses du gisement découvert montrent une concentration d’hydrogène très faible, à seulement 0,1% à 200 mètres de profondeur. Cependant, cette concentration grimpe pour atteindre 6% entre 600 et 800 mètres, pour dépasser 15% à 1 100 mètres.
Selon les chercheurs, cet hydrogène serait alimenté en continu par une sorte « d’usine souterraine » exploitant l’eau et des minéraux riches en carbonates de fer présents dans le sol.

Des perspectives prometteuses

Le nouveau géant énergétique, l’hydrogène blanc : le pétrole de demain (Source : observatoiredeleurope.com)

Le projet REGALOR prévoit d’ailleurs de faire des mesures supplémentaires entre 800 et 1000 mètres dans trois autres puits afin de vérifier l’hypothèse selon laquelle les concentrations pourraient grimper jusqu’à plus de 90% à 3 000 mètres.
De son côté, la société La Française de l’Énergie a déposé une demande pour obtenir un permis d’exploration et de production dès mars 2025. En parallèle, le projet mosaHYc ambitionne de mettre en place un réseau européen qui permettrait de transporter l’hydrogène entre la Sarre en Allemagne, l’est de la France et la région frontalière du Luxembourg d’ici 2026, ambitionnant ainsi de renforcer la coopération entre ces trois pays.
Cette découverte pourrait bien propulser la Lorraine au rang de grande région productrice d’hydrogène blanc, la réserve potentielle étant estimée à 46 millions de tonnes, soit plus de la moitié de la production annuelle mondiale d’hydrogène gris.
Les retombées sur l’économie locale seraient notables : création d’emplois et redynamisation des anciennes zones minières en véritables pôles énergétiques modernes.

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