
La République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé, le vendredi 27 juin 2025, sous les auspices des États-Unis, un accord de paix historique censé mettre un terme à une trentaine d’années de conflit dans l’est de la RDC, qui a fait 10 millions de morts et des milliers de déplacés. C’était au cours d’une brève cérémonie organisée en milieu de journée au Département d’État américain.
Aux termes d’un communiqué reçu le même jour de la Présidence congolaise, la séance de signature dudit Accord de paix a eu lieu dans les bureaux du Secrétaire d’État américain Marco Rubio, au 7ème étage du bâtiment du département d’État.
Les proches collaborateurs de Donald Trump se sont activement mobilisés pour aussi bien pour arriver à la conclusion de cet accord que pour l’événement historique que constitue sa signature.
A cet occasion, le Conseiller principal du Président américain pour l’Afrique, M. Massad Boulos, a assuré la modération de la cérémonie, tandis que le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio était assis au milieu de deux représentants de la RDC et du Rwanda, à savoir la ministre d’État congolaise aux Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner et son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe.
« C’est un moment très important après trente ans de guerre », a déclaré le secrétaire d’État américain Marco Rubio, qui a néanmoins reconnu qu’« il y a encore beaucoup à faire », sans autre précision. Il a ajouté que le Président Donald Trump est un homme de paix et tient beaucoup au retour de celle-ci dans la région des Grands Lacs et particulièrement entre la RDC et le Rwanda.
« Il veut poursuivre cette entreprise de pacification partout où il n’y a pas de paix dans le monde », a rassuré Marco Rubio. Pour sa part, le secrétaire d’État Massad Boulos a expliqué le sens de cet accord, estimant que « pour les États-Unis d’Amérique, il est temps de rétablir la paix en RDC ».
« Nous voulons une paix durable et réelle pour nos populations »

Prenant la parole à la même occasion, Mme Thérèse Kayikwamba a remercié les Présidents Donald Trump et Félix Tshisekedi pour l’aboutissement heureux de cet accord avant de leur rendre hommage pour leur leadership exemplaire. La ministre d’État congolaise a par ailleurs loué l’accompagnement de l’Union Africaine et du Qatar. « Nous voulons une paix durable et réelle pour les populations de la RDC », a plaidé Mme Thérèse Kayikwamba.
Quant à son homologue rwandais, il a rappelé toutes les péripéties ayant conduit à cette étape cruciale, précisant que son pays attend beaucoup de cet accord de paix.
En présence de plusieurs personnalités américaines, des chefs de la diplomatie du Qatar et du Togo, les ministres Thérèse Kayikwamba et Olivier Nduhungirehe ont signé l’accord de paix et partagé, pour la première fois, une poignée de main.
La délégation congolaise comprenait le Directeur de cabinet adjoint du Président congolais chargé des Finances, André Wameso, l’Envoyé spécial du chef de l’État Patrick Luabeya, le Haut représentant Sumbu Sita Mambu et le général-major Augustin Mamba.
À l’issue de cette cérémonie, les deux ministres ont été reçus à la Maison Blanche par le Président Donald Trump. Celui-ci a rendu hommage à toutes les personnalités américaines, congolaises et rwandaises qui ont permis d’arriver à cet accord qui, selon Donald Trump, intervient « après des décennies d’instabilité dans l’est de la RDC, faisant plusieurs millions de morts, soit la guerre la plus meurtrière après la Deuxième guerre mondiale ».
« Vous savez, ils se sont battus pendant des années. Et il y avait des machettes. C’était violent. Et nous signons aujourd’hui un traité de paix. Pour la première fois depuis de nombreuses années, ils vont connaître la paix. C’est une grande affaire », a-t-il assuré.
Trente ans de violences

L’accord signé intervient après une déclaration de principes approuvée en avril dernier entre les deux pays. Il prévoit des dispositions sur « le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités » après l’offensive menée par le groupe armé M23. L’accord est « fondé sur l’engagement pris par Kigali quant à la « levée des mesures défensives du Rwanda », à en croire le conseiller du président Trump pour l’Afrique Massad Boulos, même si l’accord ne parle pas explicitement du M23. Cet accord de paix « n’est que le début, pas la fin », avait d’ailleurs prévenu la ministre congolaise des Affaires étrangères.
L’accord a été élaboré une semaine dernière au cours de trois jours de « dialogue constructif portant sur les intérêts politiques, sécuritaires et économiques » entre représentants de la RDC et du Rwanda présents dans la capitale américaine. Il comprend aussi des dispositions sur « le désengagement, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques », ainsi qu’un « mécanisme conjoint de coordination en matière de sécurité ».
Le Qatar a également joué un rôle de médiateur pour la conclusion de l’accord. Il avait reçu en mars à Doha les présidents congolais et rwandais. Les deux dirigeants pourraient également être reçus par Donald Trump à la Maison Blanche en juillet. Alors que Washington a « mené les négociations entre les gouvernements rwandais et congolais », le Qatar s’est penché sur le volet impliquant le gouvernement congolais et le M23, soutenu en hommes et en armes par le Rwanda et qui s’est emparé des villes de Goma au Nord-Kivu en janvier et Bukavu, chef-lieu du Nord-Kivu en février, au prix de plusieurs milliers de morts, d’atrocités innommables ains que des destructions et des pillages de biens publics et privés, comme s’est toujours comporté l’armée rwandaise à chaque invasion du territoire congolais.

L’est de la RDC, riche en ressources naturelles et surtout en minerais stratégiques, est en proie à des violences depuis plus de trente ans, provoquant la mort de 10 millions de civils, le déplacement de plusieurs milliers de personnes ainsi qu’une grave crise humanitaire.