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Union africaine : Mahamoud Ali Youssouf élu président de la Commission

Le ministre djiboutien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mahamoud Ali Youssouf, a été élu nouveau président de la Commission de l’Union africaine (UA)

Le ministre djiboutien des Affaires étrangères, Mahamoud Ali Youssouf, 59 ans, a été élu le samedi 15 février à Addis Abeba président de la Commission de l’Union africaine, battant notamment celui qui était présenté comme le grandissime favori, l’opposant kényan Raila Odinga.

Le chef de la diplomatie djiboutienne ainsi élu succède pour un mandat de quatre ans au Tchadien Moussa Faki Mahamat, en poste depuis huit ans. Mahamoud Ali Youssouf a été ministre des Affaires étrangères du petit pays de la Corne de l’Afrique pendant près de vingt ans.
« Nous avons gagné avec 33 voix », a assuré Alexis Mohamed, un porte-parole de la presidence de la République du Djibouti. Mahamoud Ali Youssef faisait figure d’outsider face à l’envergure de l’opposant historique Raila Odinga, ancien Premier ministre du Kenya, qui avait multiplié les apparitions aux côtés de chefs d’États du continent.
Trois candidats se disputaient le prestigieux poste tournant de président de la Commission, la plus haute représentation de l’Organisation panafricaine. L’importance est d’autant plus grande que l’élection se tenait à un moment charnière pour l’avenir du continent et de l’organisation continentale, confrontés à plusieurs foyers de conflits régionaux.

L’ombre envahissante de la guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo

Le ministre djiboutien des Affaires étrangères, Mohamoud Ali Youssouf, lorsqu’il a été accueilli par le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi. (Source : eastlighvoice.co.ke)

Dans ce décor, le chef de la diplomatie djiboutienne a surfé sur son expérience de diplomate rompu, mais aussi sur ses « compétences linguistiques très vastes », pour son élection, étant parfaitement francophone, arabophone et anglophone. Ce qui semblait essentiel dans la perspective des divers contacts en ce moment trouble.
Le poste de président de la Commission, réservé pour ce mandat tournant à l’Afrique de l’Est, est stratégique, puisqu’il est le chef de l’Exécutif de l’UA. L’élection à vote secret s’est faite à la majorité des deux tiers des États membres ayant le droit de vote.
M. Youssouf prend ses fonctions à un moment où la guerre dans l’Est de la RDC, avec la dangereuse offensive des troupes rwandaises qui coiffent le M23, risque de se métastaser à travers la région. Le nouveau président de la Commission, qui a aussi l’avantage d’avoir été ambassadeur au Caire et à Washington, devra également à la fois gérer la guerre civile qui ravage le Soudan depuis 2023 et entretenir des relations avec le nouveau président américain.
Parmi d’autres dossiers brûlants sur sa table figurent sans nul doute aussi les différentes transitions comme au Gabon ainsi que dans les États du Sahel – Mali, Niger et Burkina -, toujours suspendus par l’Union africaine et qui, en plus, ont claqué la porte de la Cédéao.


João Lourenço prend la tête de l’UA

Le président de l’Angola, Joao Lourenço, à la tête de l’UA (Source : expresso.pt)

Le président angolais João Lourenço a pris le même samedi la présidence tournante de l’Union africaine (UA) à l’ouverture de la 38ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement à Addis-Abeba en Ethiopie.
Il remplace le président sortant de l’UA, le chef d’État mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, en poste depuis février de l’année dernière lors de la 37ème session de l’assemblée de l’UA.
Dans son discours d’acceptation, le président angolais a exprimé sa forte détermination à accélérer les principales aspirations du continent par la promotion de l’unité continentale et le progrès socio-économique.
« Ma vision, sur ce qui est essentiel compte tenu de l’avenir, est de mettre fin aux conflits en Afrique, de relever les défis des changements anticonstitutionnels de gouvernement, du terrorisme et d’autres défis liés aux catastrophes naturelles résultant du changement climatique, ainsi que des maladies et des menaces pour la santé publique qui nous appellent à unir nos efforts pour trouver des solutions collectives », a déclaré M. Lourenço devant les dirigeants africains présents au sommet.

Hommage à son prédécesseur, le Mauritanien Ghazouani

Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani (image : tdh.ch)

Saluant le leadership « dynamique et proactif » du président mauritanien durant son mandat à la tête de l’organisation continentale, le chef de l’État angolais a réitéré sa volonté de continuer à s’appuyer sur les réalisations de son prédécesseur.
De son côté, M. Ghazouani a mis l’accent sur les questions clés qui se sont posées au cours de sa présidence d’un an, allant de la consolidation de la paix et de la sécurité au renforcement de la présence de l’Afrique et de l’UA sur la scène mondiale. Il a appelé les dirigeants africains à poursuivre leurs efforts en faveur d’un développement pacifique du continent et d’une plus grande collaboration.
Le sommet de l’UA, qui s’est déroulé les samedi 15 et dimanche 16, était placé sous le thème de « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine grâce aux réparations ».
Le président burundais, Évariste Ndayishimiye, a de son côté été porté vice-président de l’organisation continentale.

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