Recep Tayyip Erdogan a reçu pour la première fois, le mercredi 4 septembre 2024 à Ankara, son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, sept mois après une visite du président turc au Caire.
Les visites successives ont scellé la réconciliation entre les deux pays, après une décennie de brouille consécutive au coup d’État contre le gouvernement des Frères musulmans au Caire en 2013. Les deux anciens ennemis jurés ont vanté la « coopération stratégique » turco-égyptienne et discuté de sujets régionaux brûlants, à commencer par la guerre à Gaza.
Les relations turco-égyptiennes semblent bel et bien remises sur les rails. La visite à Ankara d’Abdel Fattah al-Sissi – que Recep Tayyip Erdogan est venu saluer à l’aéroport, ce qu’il ne fait que rarement – s’est conclue par la signature de pas moins de 17 accords bilatéraux.
Énergie, santé, industrie, tourisme, mais surtout commerce : les deux pays veulent apparemment rattraper le temps perdu, après une dizaine d’années de rupture. L’objectif étant de porter leurs échanges commerciaux à 15 milliards de dollars, contre 10 actuellement.
Silence sur le projet de vendre des équipements militaires à l’Égypte
Face aux journalistes, les deux chefs d’État n’ont toutefois pas évoqué les ambitions turques de vendre à l’Égypte des équipements militaires, notamment des drones.
Abdel Fattah al-Sissi et Recep Tayyip Erdogan ont aussi échangé au sujet de crises régionales, particulièrement à propos de la guerre à Gaza. Le président turc, dans une longue tirade anti-israélienne, a salué la « position commune » des deux pays et affirmé qu’Ankara et Le Caire avaient décidé de se « consulter régulièrement » à ce sujet.
Tayyip Erdogan a notamment remercié l’Egypte pour ses efforts, en dépit des obstacles israéliens, pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, dont il a affirmé qu’un tiers provenait de Turquie.