Lancé par l’ex-international guinéen Fodé Mansaré et un homme d’affaires, le programme Foot4Change ambitionne de mettre l’accent sur la scolarisation des filles à travers le football en Guinée. Cinq ans après sa création, le modèle est en passe d’inspirer le foot guinéen.
C’est l’histoire d’une amitié de plus de quinze ans matérialisée par un projet en commun. Il y a cinq ans, Frédéric Bouzigues, de la Société minière de Boké et secrétaire général de la Fondation SMB-Winning, ainsi que l’ex-international guinéen Fodé Mansaré, amis dans la vie, lançaient Foot4 Change.
« Le potentiel sous-estimé du football féminin en Guinée et la nécessité d’appuyer la scolarisation des jeunes filles ont été les moteurs de cette aventure », fait savoir Frédéric Bouzigues.
L’idée : « élaborer un projet novateur visant à promouvoir l’égalité des chances, l’inclusion et le développement des jeunes filles de 11 à 23 ans à travers le football féminin, mais aussi leur offrir les mêmes opportunités que les jeunes garçons, tant dans le football que dans l’éducation ».
La satisfaction au bout de cinq ans
Aujourd’hui, après cinq ans d’existence, les fondateurs expriment leur satisfaction. « Le projet est un succès national incroyable, conforme à nos objectifs », s’exclame Fodé Mansaré, par ailleurs président du club Académie Foot Élite, issu du projet. « Sur le plan éducatif, des centaines de jeunes filles venues de quartiers défavorisés sont scolarisées et bien suivies. Sur le plan sportif, nous fournissons des joueuses à toutes les catégories des équipes nationales ».
Fodé Camus Camara, directeur et entraîneur de l’Académie, estime que le projet Foot4Change a insufflé un nouvel élan au football féminin, en devenant une référence en Guinée. « Il y a réorganisation des clubs féminins et la naissance de nouveaux. Il y a une émulation malgré le manque de compétition. Cette dynamique se traduit par des équipes nationales plus équilibrées et compétitives », assure le technicien.
Mansaré, l’ancien gaucher de Montpellier et Toulouse, espère aujourd’hui que la réussite de Foot4Change va pousser les autorités à s’impliquer davantage. « Notre projet contribue à la lutte contre la pauvreté, en touchant une couche sensible de la société, les jeunes filles », argumente Mansaré.
L’histoire de cette étudiante de 20 ans
« Nous sommes régulièrement consultés et invités pour des événements sportifs et extra-sportifs féminins. Le projet Foot4Change offre une lueur d’espoir aux jeunes filles face à de nombreuses difficultés au quotidien ».
Mayeny Cheriff, une étudiante de 20 ans, assure que sa « vie a changé » en rejoignant Foot4Change. « J’ai découvert le projet lors d’un événement et à travers des émissions télévisées », se souvient-elle. « J’ai intégré le programme grâce à une amie qui était déjà joueuse à Foot Élite. Ma perspective de la vie a vraiment changé. Aujourd’hui, je dirais que ma passion pour le football me guide, et j’aspire à devenir entrepreneure ».
L’étudiante en Licence 2 en Génie informatique et télécommunication, ambitionne de créer son entreprise à la fin de ses études. Histoire de démontrer à ceux qui lui déconseillaient de jouer au foot que le ballon mène à tout si on sait marquer des buts.