L’essor de l’économie numérique africaine améliore les conditions de vie de millions de personnes et entraîne une mutation rapide des sociétés. Une occasion unique s’offre à l’Afrique d’évoluer vers plus de durabilité et de générer de la croissance économique par une meilleure utilisation des données plutôt qu’un recours à des technologies anciennes, consommatrices de combustibles fossiles. L’Union africaine prend les taureaux par les cornes en vue de booster le développement de l’économie numérique.
La transition numérique présente de nombreux avantages : elle accélère la diffusion des informations, rapproche les citoyens, crée des emplois et rend les sociétés plus efficientes. La transition numérique est au cœur des activités de l’Union européenne en Afrique.
Selon la Commission européenne et l’Union africaine, les technologies numériques sont une priorité pour le développement économique et social de l’Afrique. La Banque européenne d’investissement continuera de jouer un rôle central pour l’avenir de l’Afrique en proposant un savoir-faire en matière numérique et des financements ciblés aux secteurs public et privé.
Les chiffres sont de plus en plus impressionnants, tant l’innovation numérique offre à l’Afrique des possibilités sans précédent de développer son économie. Selon les dernières données de l’Union Internationale des Communications (UIT), plus de la moitié de la population mondiale utilise Internet.
La croissance la plus forte a été signalée en Afrique, où le pourcentage d’utilisateurs est passé de 2,1% en 2005 à 24,4% en 2018. L’objectif le plus important est désormais de connecter numériquement citoyens, services publics et entreprises privées, surtout à travers une accélération de la connectivité à haut débit pour conforter cette économie numérique galopante.
Quelques études ont démontré qu’il existe un certain nombre de secteurs dans lesquels le numérique peut avoir un impact substantiel et au sein desquels il serait judicieux de concentrer les efforts de façon prioritaire. Le McKinsey Global Institute a identifié six industries en Afrique – agriculture, éducation, services financiers, gouvernement, santé et commerce de détail – comme les mieux placées pour bénéficier rapidement des avantages qu’apporte le numérique.
Cela en raison particulièrement de la taille de la population pouvant bénéficier d’innovations évolutives.
Anticiper sur l’intelligence artificielle
Engagée dans le développement de son économie numérique, l’Afrique doit tirer parti des nouvelles technologies pour s’affranchir des modèles industriels traditionnels et ainsi accroître sa croissance économique. Ces innovations technologiques telles que l’Intelligence artificielle (IA), le cloud, l’IoT (Internet des objets), la 5G ainsi que le Machine Learning (Apprentissage automatique) pourraient notamment venir en appui pour accélérer le déploiement du numérique sur le continent.
Étant une technologie polyvalente et puissante, l’IA connaît un essor depuis quelques années, tant sur l’investissement que son utilisation à travers le monde. Or, l’émergence ainsi que le développement d’une IA « made in Africa » reste un challenge à relever pour l’ensemble des acteurs de l’économie numérique sur le continent.
Le Développement de nouveaux services s’accroit
Longtemps difficile à quantifier, l’économie numérique en Afrique affiche une valeur de plus en plus ajoutée et l’identification des pôles de croissance est de plus en plus évidente. Parallèlement à la téléphonie mobile à haut débit, d’importantes plates-formes innovantes permettent l’éclosion et le développement de nouveaux services et applications.
Dans son rapport « Africa’s Pulse », publié au mois d’avril 2019, la Banque mondiale estimait à juste titre que les pays africains ont désormais l’occasion de profiter de la révolution numérique pour encourager la croissance et l’innovation, afin d’éradiquer l’extrême pauvreté et pour promouvoir la prospérité partagée.
Cependant, les économies courent des risques d’isolement et de stagnation si la fracture numérique n’est pas abordée de façon adéquate. L’Afrique doit donc entreprendre des réformes et promouvoir des investissements dans l’économie du numérique pour accélérer la croissance, et si possible, brûler les étapes du modèle traditionnel de croissance, en mettant en place les infrastructures, les systèmes et les compétences de base nécessaires.
En gros, il est question d’effectuer une transition vers une économie du numérique qui fournit une plateforme susceptible d’encourager la productivité agricole et de moderniser l’économie rurale, et qui sert d’outils pour accélérer le processus de transformation structurelle de l’agriculture vers l’industrie renforcée par le numérique ou des services fondés sur les technologies d’information et de communication (TIC).