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Une attaque terroriste fait plusieurs morts dans le parc national W au nord du pays

Bénin: Le parc W (Image source : beninwebtv.com)

Cinq Rangers et sept soldats béninois auraient été tués lors d’une attaque dans la nuit du 24 au 25 juillet dans le parc national W, au nord du pays, selon l’ONG sud-africaine de protection de la nature African Parks, spécialisée dans la gestion des parcs en Afrique, dont ceux du Bénin. Les circonstances de l’attaque perpétrée près du fleuve Mekrou restent encore à établir.

Le bilan des soldats tués restait imprécis dans cette attaque perpétrée au nord du Bénin, dans le parc national W. Un bilan qui fait l’objet de chiffres contradictoires. Certaines sources, avant la publication d’un communiqué par African Parks, parlaient de trois militaires décédés et formellement identifiés.
Mais le bilan donné par l’ONG sud-africaine est plus lourd : cinq de ses Rangers et sept soldats béninois ont été tués par des terroristes. African Parks précise qu’elle devait procéder à l’identification des corps de ses Rangers tués. L’ONG promet également son soutien aux familles en « cette période tragique ».
Selon les informations glanées par Rfi, des soldats auraient survécu à l’attaque alors que d’autres sont portés disparus. Les terroristes sont arrivés à moto, puis ont visé un pylône de communication surveillé par des militaires et Rangers. C’était apparemment leur cible.
On apprend que le chef d’état-major de l’armée béninoise a ordonné une contre-attaque immédiate. Ses hommes ont procédé au ratissage, à la traque et à la destruction du bivouac présumé des terroristes, le campement soupçonné d’avoir été le lieu d’où l’attaque a été lancée. Les recherches se poursuivaient.

Inquiétude des populations dans le nord

Depuis 2019, le nord du Bénin a été le théâtre d’attaques contre les forces de sécurité, puis contre les civils. Le bilan global donné par l’armée fait état de 25 soldats et d’une quarantaine de civils tués, et de 63 terroristes neutralisés.
Le capitaine Pascal Syota, commandant du sous-groupement tactique interarmes de Banikoara de l’opération Mirador, déployés début 2022 pour lutter contre les terroristes et sécuriser les frontières, raconte les attaques qui ont eu lieu dans la zone.
Celle qui a visé les forces de défense et de sécurité, il y a moins de deux ans, près du pont de Mékrou, et la dernière en date, cette fois contre des civils. « C’était la nuit du 2 au 3 mai 2023. J’ai été alerté par un riverain, et il me faisait comprendre qu’il y a des éléments qui sont rentrés dans un hameau et très tôt, on a réagi. À notre arrivée, ils avaient déjà pris la fuite et on a constaté qu’ils avaient tué trois personnes. Je me dis que c’est pour, peut-être, faire mal à l’État ou au Bénin. Ils s’en prennent donc aux populations qui ne sont même pas armés. »
À Banikoara, ces violences, même si elles n’ont jamais touché la ville même, ont marqué les esprits. « Les terroristes ont trop frappé Banikoara. En ce temps-là, il y a un village qu’on appelle Gimbagou, les terroristes sont venus, ils ont tué. Et depuis ce jour-là, les gens ont quitté Gimbagou pour venir au centre, ici. ».
Un réparateur de motos, travaillant à l’ombre des arbres raconte : « Avant, je travaillais jusqu’à 23h ici. Maintenant, ce n’est pas bon. Les militaires sensibilisent les gens pour qu’ils ne restent pas dehors jusqu’à minuit ou 1h ».

Prudence malgré le couvre-feu

À quelques mètres de là, un jeune commerçant est venu se ravitailler en carburant, avant de retourner dans le quartier Aviation où il travaille. Lui aussi ferme maintenant plus tôt le soir, en raison du couvre-feu :
« Dans la ville de Banikoara, il y a du stress quand on entend le mot terroriste. Banikoara est proche du parc W. On entend qu’ils sont là-bas. Avant, j’y allais régulièrement, parce que j’avais des amis et autres », dit-il.
Maintenant, il ne s’aventure plus là-bas. La présence des militaires, precise-il, le rassure, mais il ne se sent pas à l’abri, même s’il n’a jamais pensé à quitter Banikoara : « Je dirais que c’est à l’État de mener les actions pour lutter contre ce fléau. Il y a aussi la population qui est là. Il faut communiquer avec elle ».
L’armée béninoise a lancé cette année un recrutement exceptionnel de 5 000 hommes pour renforcer encore ses effectifs, pour une durée de cinq ans.

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