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Un pont pour faciliter les échanges commerciaux en Afrique australe

La Zambie et le Botswana ont inauguré un pont routier et ferroviaire reliant les deux pays, mettant ainsi officiellement en service cet ouvrage dont les travaux ont débuté en 2014.

D’une longueur de 923 mètres au-dessus du fleuve Zambèze, le pont Kazungula est d’une importance stratégique, car il ouvre le corridor Nord-Sud. Il est considéré comme un des symboles de l’intégration économique au sein du continent africain, particulièrement dans la communauté économique des pays d’Afrique australe, au moment où l’Union Africaine s’attèle à matérialiser le concept de la Zone africaine de libre échange (Zlecaf).

L’événement était d’une portée telle qu’il a connu la présence d’un invité d’honneur, le président en exercice de l’Unité Africaine, le chef de l’État congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, des présidents Edgar Lungu de la Zambie, Éric Mokgweetsi Masisi du Botswana, Filipe Nyusi de Mozambique et Emerson Mnangagwa du Zimbabwe ainsi que du vice-président namibien, du Secrétaire général de la SADC et du ministre sud-africain des Affaires étrangères.

Kazungula Bridge est en effet une route commerciale clé devant relier le port de Durban en Afrique du Sud aux pays de la SADC, notamment le Botswana, la Zambie, le Zimbabwe, le Malawi, la RDC, jusqu’à Dar-esSalaam en Tanzanie.

Il permettra également d’accroître les échanges commerciaux et de dynamiser l’économie dans la sous-région. Deux postes frontières à guichet unique ont été construits de part et d’autre du pont pour gérer le flux commerciaux.

« L’accomplissement du rêve des pères de l’africanisme »

D’un coût de 259 millions de dollars, les travaux de construction du pont Kazungula ont été financés conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), l’Agence japonaise de coopération internationale et les gouvernements zambien et botswanais.

Dans son discours de circonstance, le président de l’Union africaine a estimé que l’érection de cet ouvrage constitue non seulement « l’accomplissement du rêve des pères du panafricanisme », mais aussi, il « amorce un chemin reluisant pour la ZLECAF ».

Le président du Botswana a de son côté reconnu que ce pont « ouvrirait des perspectives d’amélioration des échanges commerciaux », alors que son homologue zimbabwéen a salué cette « réalisation importante » pour la région.

D’autres initiatives du genre

En Afrique Centrale, un pont routerail est également prévu entre Brazzaville et Kinshasa, la BAD s’étant d’ailleurs engagée à débloquer 40 % des fonds nécessaires, fixés à 550 millions de dollars.

Mais il faut reconnaître que le projet, dont les travaux devaient debuter en 2020, se butte encore à des réticences politiques de part et d’autre.

Kinshasa et Brazzaville, distantes de 4 km, devaient alors être reliées, selon les détails qui avaient fuité, par un ouvrage qui comprendrait une passerelle de 1 575 km, avec un péage, une voie ferrée, une route et un trottoir.

Les populations comme des députés de Kinshasa avaient mis en avant les risques de disparition des ports congolais de Matadi et Boma au profit de la route Brazzaville-Pointe Noire.

Le Sénégal et la Gambie, qui avaient connu des difficultés similaires, ont depuis surmonté leurs différends. Un pont reliant les deux pays a été inauguré en janvier 2019 dans le même cadre d’intégration économique.

JCN

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