L’association Credassur, une structure qui crée des connexions et développe des partenariats entre les pays ainsi que les entreprises du Nord et du Sud, a organisé à Bruxelles, les 17 et 18 novembre, en collaboration avec ENABEL, un Forum dans le cadre de la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat.

Pour la présidente du Conseil d’administration de Credassur, Esther Mishing Mbidi, le forum a cette fois-ci voulu privilégier quatre pays d’Afrique, à savoir la République démocratique du Congo, au Congo Brazzaville, au Maroc et au Sénégal, après avoir fait le tour du continent en 13 éditions déjà organisées.
La représentation diplomatique de la RDC au Benelux et à l’Union européenne a ainsi eu l’honneur de présenter une panoplie de projets dans lesquels le pays manifeste un grand intérêt pour attirer les potentiels investisseurs.
« La République démocratique du Congo est un vaste chantier et un vaste marché qui attend les potentiels investisseurs, notamment dans les secteurs de l’exploitation forestière, de l’énergie, des infrastructures, des mines, de l’agroalimentaire et des services », a déclaré M. Patrick Baku, ministre conseiller chargé de la Section économique et Partenariat, au cours de son intervention sur les opportunités d’affaires en RDC.

La RDC : 52% des réserves forestières d’Afrique

M. Patrick Buku, ministre conseiller à l’ambassade de la RDC, et l’ambassadeur du Maroc en Belgique

La RDC dispose de 120 millions de terres arables dont seulement 10% sont exploités, alors que le pays détient 52% de réserves africaines en forêts et 10% des ressources forestières mondiales, avec une fertilité du sol pleinement garantie et des pâturages disponibles toute l’année, a assuré le représentant de l’ambassadeur Christian Ndongala aux assises.
Au chapitre de la production énergétique, il a expliqué que le Fleuve Congo, le deuxième au monde après l’Amazonie en termes de débit, présente de réelles opportunités en matière de construction de micro-barrages, alors que, sur le plan minier, le pays dispose d’un large éventail de ressources stratégiques qui font d’ailleurs l’objet des convoitises des pays voisins, notamment l’uranium, le lithium, le coltan, le cobalt et le cuivre.
Un autre chantier pour lequel la RDC souhaite attirer des investisseurs concerne l’agro-alimentaire, un domaine dans lequel le président Félix Tshisekedi accorde une grande importance pour réussir ce qu’il a appelé « la revanche du sol sur le sous-sol », a expliqué M. Baku qui a également appelé à investir dans les nombreux projets de l’ambitieux Programme des 145 territoires, conçu pour développer le pays par la base, grâce à des réalisations aussi bien en infrastructures scolaires et de santé que des routes et des bâtiments administratifs à travers ce vaste pays.
La représentation diplomatique de la RDC dit garantir par ailleurs son accompagnement sur tous les plans, notamment celui des informations et des facilités administratives.

Le Maroc, premier de la classe dans différents domaines

Mme Esther Mishing Mbidi, CEO de Credassur

L’ambassadeur du Maroc en Belgique, M. Mohammed Ameur, est également intervenu, au cours du Forum économique organisé à Bruxelles par Credassur et ENABEL, pour expliquer les raisons d’investir dans son pays qui, a-t-il souligné, connaît un dynamisme sans précédent, grâce à sa stabilité politique, ses garanties d’investissement et ses infrastructures de classe mondiale.
Ainsi, le Maroc dispose du plus important port en eau profonde en Afrique, d’un capital humain qualifié et performant et de la première station solaire au monde, qui assure 80% des besoins en énergie renouvelables, a indiqué le diplomate marocain qui relève également que le marché de l’hydrogène a attiré 34 milliards de dollars notamment dans la production des voitures électriques et que son pays est aujourd’hui le 1er producteur de voitures en Afrique, détrônant l’Afrique du Sud. Dans la même foulée, le Maroc vient de lancer il y a quelques mois deux voitures totalement conçues au niveau local.
De même, le pays dispose du premier hub industriel aérospatial en Afrique pour avions et moteurs pour équipements d’Airbus, en plus d’être le premier producteur africain dans le domaine médical. Bref le premier de la classe dans divers secteurs importants, grâce à une série de mesures incitatives pour les investisseurs et qui font de lui la tête de pont entre l’Europe et l’Afrique.

Le Sénégal à contre-courant

De son côté, l’ambassadeur du Sénégal à Bruxelles, M. Baye Moctar Diop, pour expliquer la stabilité de son pays, a vanté la parité CFA-Euro, en totale contradiction avec la dynamique de la région où la monnaie héritée du colonialisme est largement conspuée.
Simple respect de la ligne conservatrice tracée par Dakar. En effet, tous ceux qui suivent l’actualité africaine savent que le Sénégal, incapable de lire les signes des temps, a été parmi les pays qui, à contre-courant, a naïvement œuvré, sans succès, pour une intervention militaire de la Cédéao au Niger après le renversement du président Mohamed Bazoum, le 26 juillet.
Alors même que l’Union africaine était en train d’explorer l’option diplomatique et que le Mali, le Burkina Faso et l’Algérie voisine avaient exprimé leur solidarité envers les nouvelles autorités de Niamey mais aussi gonflaient leurs muscles pour s’aligner aux côtés des forces de défense et de sécurité nigériennes en cas de mise en exécution des intentions belliqueuses de la Cédéao.

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