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Royaume-Uni : Vague d’émeutes racistes contre les migrants

Image d’illustration au Royaume-Uni (Source : courrierinternational.com)

Le dimanche 4 août, on en était au 4ème jour d’émeutes xénophobes qui secouent le Royaume-Uni, après une attaque au couteau attribuée par l’extrême droite à un sujet étranger, dans laquelle trois fillettes ont été tuées le lundi 29 juillet.

L’attaque, perpétrée dans la ville de Southport, dans le nord-est de l’Angleterre, par un présumé agresseur de 17 ans, inculpé et placé en détention, a non seulement tué trois fillettes mais en a également blessé huit autres et deux adultes.
À la suite de ce triple meurtre, des scènes d’extrême violence jamais vues depuis dix ans, des manifestations et des pillages se déroulent au Royaume-Uni sous le slogan «enough is enough» (trop c’est trop). Une expression qui fait référence à l’arrivée de migrants en canots pneumatiques par la Manche.
Un hôtel qui héberge des demandeurs d’asile a été violemment pris pour cible dans la nuit du dimanche 4 au lundi 5 août, près de Birmingham, au même moment que des émeutes enflammaient plusieurs villes d’Angleterre.
Des éléments d’extrême droite ont attaqué la police, mis le feu à des poubelles et au moins à une voiture. Deux autres hôtels hébergeant des migrants ont été attaqués dans les villes de Rotherham et Tamworth.

Une fausse identification du suspect à la base des violences

Dans le premier, les émeutiers ont réussi à s’introduire à l’intérieur et à provoquer un incendie qui a vite été maîtrisé. Les émeutes ont débuté après un tweet qui donnait un faux nom au suspect, un nom à consonance musulmane, et qui affirmait que l’individu était un migrant clandestin. Depuis le début des émeutes, plus de 250 personnes ont été arrêtées. C’est la première crise à laquelle les nouvelles autorités britanniques sont confrontées, depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Keir Starmer, le 5 juillet.
Londres a assuré avoir «toutes les ressources nécessaires» pour endiguer les manifestations violentes d’extrême droite qui agitent depuis plusieurs jours le pays, visant parfois des mosquées, depuis que des influenceurs d’extrême droite ont relayé l’origine et la religion de l’agresseur présumé.

Des affrontements entre manifestants et policiers

Les manifestations organisées dans plusieurs dizaines de villes avaient dégénéré à certains endroits, notamment à Liverpool (nord-ouest), Hull (nord-est), Belfast (Irlande du Nord) ou Leeds (nord), mettant aux prises les manifestants aux policiers mais aussi aux contre-manifestants mobilisés à l’appel d’associations anti-racistes, nécessitant des centaines d’arrestations.
Ces émeutes les plus violentes faisaient suite à celles de Sunderland (nord-est) vendredi, dans plusieurs villes, dont Londres, mercredi, et à Southport mardi contre une mosquée au lendemain de l’attaque au couteau. Le pays n’a pas connu une telle flambée depuis 2011, après la mort d’un jeune homme métis, Mark Duggan, tué par la police au nord de Londres. La police avait alors mis en cause des «soutiens» de l’English Defence League (EDL), un groupe islamophobe créé il y a 15 ans, également lié au phénomène des hooligans.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a promis, au 4ème jour des violences, que les auteurs des violences «regretteraient» d’y avoir pris part. « Je vous garantis que vous regretterez d’avoir participé à ces désordres», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse à Londres, ajoutant que son gouvernement ferait «tout ce qu’il faut pour traduire ces voyous en justice».

Anti-racisme
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