Une réflexion sur les moyens de faire face aux défis qui se dressent devant la nation congolaise face à la situation qui prévaut dans l’est de ce pays a été proposée aux membres de la diaspora congolaise du Benelux lors d’une conférence, le 25 janvier à Bruxelles, en lieu et place d’une conférence-débat sur la réforme constitutionnelle.
La conférence-débat sur le thème « Vers une réforme constitutionnelle en RDC : un impératif démocratique ou un outil de conservation du pouvoir », prévue de longue date, a été reportée sine die, a indiqué le comité organisateur. « En raison des événements tragiques qui se déroulent actuellement à l’Est de la République démocratique du Congo, nous avons décidé de reporter à une date ultérieure le débat initialement prévu sur la réforme constitutionnelle.
La conférence-débat d’aujourd’hui portera donc sur le thème «Face aux défis sécuritaires à l’Est de la RDC : quelle unité nationale pour préserver notre souveraineté et renforcer nos institutions ?» », a déclaré le Comité organisateur dans un communiqué lu devant les invités réunis dans la salle de conférence de l’hôtel Nhow.
En effet, les événements autour de la guerre injuste que fait à la RDC le Rwanda à travers ses supplétifs de l’APR/M23 ont connu un tournant dramatique le 24 janvier, soit la veille de la conférence-débat, avec le décès du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général major Peter Cirimwami Nkuba, blessé au front avant d’être transporté à Kinshasa en vue de son évacuation en dehors du pays pour des soins appropriés. Il a malheureusement succombé à ses blessures à son arrivée dans la capitale congolaise.
Un impératif patriotique pour les Congolais de faire face à l’agression rwandaise
À l’introduction de la conférence, le Prof André Mbata, secrétaire permanent de l’Union sacrée de la Nation et l’un des intervenants venus de Kinshasa pour la circonstance, a déclaré que tous les Congolais avaient « un impératif patriotique de se mettre debout face à l’agression barbare de la part du Rwanda, un État voyou », et que la charte des Nations unies a été violée, alors que l’on n’assiste à aucune prise de sanctions de la part de la communauté internationale.
Face aux défis sécuritaires et de développement auxquels la RDC fait face, il a appelé les Congolais à l’unité nationale et ceux de la diaspora à « se mobiliser devant les chancelleries occidentales pour faire entendre la voix de la RDC et faire comprendre que jamais nous ne négocierons avec les terroristes ». Selon l’orateur, « c’est nous-mêmes qui devons relever ces défis pour préserver notre souveraineté et renforcer nos institutions ».
Pour sa part, le Premier vice-président de l’Assemblée nationale, M. Isaac Jean-Claude Tshilumbayi Musawu, s’est appesanti sur les diverses réalisations du Président Felix Tshisekedi depuis son arrivée à la tête du pays, notamment la construction des hôpitaux, des écoles et des infrastructures routières et aéroportuaires dans toutes les provinces du pays, dans un vaste plan de développement national jamais entrepris depuis l’indépendance de la RDC, le 30 juin 1960.
Des actions d’envergure prévues à Bruxelles pour faire entendre la voix de la RDC
Selon lui, « le développement de la RDC justifie que le Rwanda se sente en insécurité et qu’il nous fasse la guerre ». M. Tshilumbayi a par ailleurs insisté sur le fait que « notre constitution n’a pas été pensée ni rédigée par le peuple congolais ». À son avis, « il faut la changer complètement pour enfin l’adapter aux réalités actuelles du pays ».
Quant au Prof Christian Ndongala Nkunku, ambassadeur de la RDC au Benelux et auprès de l’Union européenne, qui a clos l’événement, il a appelé les Congolais de la diaspora à se mobiliser pour porter la cause du pays dans cette guerre injuste que lui fait le Rwanda.
Il a par ailleurs annoncé la tenue d’une série de concertations avec les différentes associations congolaises de Belgique afin d’étudier des stratégies à mettre en place à cet effet, notamment des sit-in et des manifestations de rue pour se faire entendre des chancelleries occidentales.
