Il a fait comme son défunt père, le «Sphinx» Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Pour le démarrage de sa campagne en vue de l’élection présidentielle de décembre 2023, il a commencé par un grand rassemblement à guichets fermés dans le mythique stade des Martyrs de Kinshasa.

Une véritable démonstration de force de la formidable machine politique mise en place dans la suite de sa rupture avec ses anciens et éphémères alliés du FCC. Au total, plus de 500 partis et regroupements politiques, rassemblés sous la bannière de l’Union sacrée, et tous déterminés à conserver le pouvoir pour un nouveau bail de cinq ans.
Le dimanche 19 novembre 2023 est un jour qui fera date dans les annales politiques de la RDC. Dans un stade des Martyrs de la Pentecôte qui a refusé du monde, le désormais candidat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, tout de blanc vêtu comme ses nombreux lieutenants, a démarré sa campagne tambour battant, démentant au passage tous les sceptiques qui doutaient de la tenue en lieu et en date des échéances électorales dans les délais constitutionnels.
Même posture dans le discours. Avec un langage offensif, le Président-candidat a tenu à démontrer toutes ses réalisations durant les cinq ans de son mandat à la tête du pays.

Un bilan éloquent au travers du programme des 145 territoires

Des réalisations selon ses propres dires, qui embrassent tout le spectre social et économique du pays, allant de la gratuité de l’enseignement de base à la gratuité de la maternité, en passant par les infrastructures de développement à la base, au travers de l’ambitieux Programme de développement des 145 territoires, qui a atteint sa vitesse de croisière.
Souvent exposé à la critique de ses adversaires qui lui reprochaient sa naïveté supposée et un manque d’expérience dans la conduite des affaires publiques, Félix Tshisekedi est apparu au fil des années comme un tacticien politique roué et habile. En quelques années, il a su se rallier les alliances politiques de la majeure partie des acteurs politiques de référence dans l’ensemble du pays, et de s’ériger en véritable meneur des troupes, au point d’apparaître aujourd’hui comme le favori de la campagne électorale en cours, avec une machinerie politique et électorale qui lui permet de couvrir l’ensemble du spectre social et géopolitique national. Une situation couplée avec une maîtrise sans faille de l’appareil administratif du pays ainsi que des hommes et femmes qui l’animent.
Le candidat Félix Antoine Tshisekedi a aussi un autre atout qui le place en tête de ses concurrents : sa proximité et son sens de l’empathie, qui font que souvent, le petit peuple se reconnaît en lui, face à l’intellectualité ambiant dans la classe politique congolaise. Une proximité née sans doute de son long apprentissage de la lutte politique de rue, aux côtés de son défunt père et de sa formation politique l’Udps.
Après sa communion populaire à Kinshasa, le Président-candidat a fait une première incursion lundi 20 novembre dans la province voisine du Kongo central, une province où il a apparemment toute l’élite politique dans sa botte.
Il ne fait désormais aucun doute que, commencée sur de telles bases, la campagne du candidat Félix risque d’être une longue épisode de course en tête.

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