Le président brésilien Jair Bolsonaro a officiellement lancé sa campagne, le 24 juillet, pour l’élection présidentielle d’octobre.

Le président brésilien, à la peine dans les sondages, a fait son discours dans le Maracanazinho, stade voisin du mythique Maracana, à Rio de Janeiro. Les maillots et drapeaux du Brésil étaient de mise ce dimanche au gymnase Maracanazinho. Au milieu de la foule toute de vert et de jaune vêtue, le slogan de campagne du président Jair Bolsonaro est partout. Il tient en trois mots : liberté, vérité et foi.

Le candidat a quant à lui opté pour une chemise blanche sous laquelle on devine un gilet pare-balles. Il y a quatre ans, un mois avant le scrutin qui l’avait porté au pouvoir, Jair Bolsonaro avait été victime d’une attaque au couteau qui l’avait obligé à faire campagne depuis son lit d’hôpital. Ce dimanche, un important dispositif de sécurité a été déployé, avec des détecteurs à métaux.

Il est 11h22 précise quand le président sortant entame son discours. Vingt-deux, c’est le numéro de son parti, le Parti libéral, celui que ses partisans composeront pour voter pour lui. Jair Bolsonaro commence par citer la Bible. « Le Brésil est un pays chrétien, un pays de valeurs, le pays du présent et du futur », lance le président, surnommé de « mythe » par ses partisans. 

Jair Bolsonaro dit prier Dieu « pour que le Brésil ne connaisse jamais les douleurs du communisme », dans une référence à Luis Inácio Lula da Silva, son concurrent direct, qu’il accuse, sans le nommer, de vouloir restreindre les libertés s’il revient au pouvoir à l’occasion de l’élection présidentielle des 2 et 30 octobre dont il est le grand favori.
Selon le dernier sondage Datafolha, réalisé en juin, le fondateur du Parti des travailleurs (PT) obtiendrait au premier tour 47% des suffrages, loin devant le chef de l’État sortant (28%).

Alors le président-candidat lance un appel direct aux jeunes Brésiliens dont la plupart, selon les sondages, préfèrent Lula. « Nous devons attirer les jeunes de gauche dans notre camp, leur montrer la vérité, clame-t-il. Là où votre candidat en a soutenu d’autres en Amérique du Sud, regardez la misère dans ces pays, regardez le Venezuela (…), regardez où va notre Argentine, avec 50% de ses habitants proches du seuil de pauvreté ».

Appel à manifester

Et Jair Bolsonaro d’inviter ses partisans à le soutenir en descendant dans la rue lors de la fête nationale, comme ils l’avaient déjà fait l’an dernier, avec dans certaines manifestations des slogans antidémocratiques. « Je vous appelle tous à descendre dans la rue pour la dernière fois le 7 septembre », lance-t-il sur un ton enflammé, s’en prenant au Tribunal fédéral suprême (STF) comme il en a l’habitude. « Ces quelques sourds en blouse noire doivent comprendre ce qu’est la voix du peuple. »

Ayant entamé son discours avec des paroles bibliques, c’est par une prière collective que Jair Bolsonaro le clôt.
« C’était beau, émouvant », confie une dame venue avec sa fille. « J’ai vu beaucoup de personnes âgées qui tentent de sauver ce pays pour ne pas le laisser tomber aux mains de la gauche. J’ai vu cet amour de Jair pour Michelle et d’elle pour lui », dit-elle encore au sujet de l’épouse du président, idole de la frange la plus évangélique de ses soutiens.

C’est d’ailleurs pendant le discours de la première dame que cette dame, Edna, a senti les larmes monter. « Je sors de là dans un état de grâce. Sérieusement, je me sens le cœur léger, confiante, et je crois plus que jamais en notre Brésil », s’enthousiasme-t-elle.
Devant un stand de drapeaux à la sortie, une autre partisane, Margot, s’est précipitée pour en acheter un du Brésil et un autre à l’effigie de Jair Bolsonaro. « Je vais les accrocher à mes fenêtres pour que tous ceux qui passent puisssent voir, annonce-t-elle, que Bolsonaro est le meilleur président qui n’ait jamais existé. »

En cas de défaite de son candidat, Margot a déjà fait son choix : elle quittera le Brésil.

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