Accueil Le saviez-vous ? Pourquoi le fœtus ne se noie pas dans le liquide amniotique

Pourquoi le fœtus ne se noie pas dans le liquide amniotique

Pendant la grossesse, le fœtus nage dans le liquide amniotique. Ce liquide stérile se renouvelle sans cesse jusqu’à la naissance du bébé. Mais pourquoi le fœtus ne se noie-t-il pas pas dans le ventre de la mère, alors qu’il a des poumons ?

L’embryon se développe « in utero », c’est-à-dire dans l’utérus de la mère. Il est entouré du liquide amniotique, un liquide biologique clair, aqueux et stérile composé à 96 % d’eau. Le fœtus « nage » dans cette eau qui se renouvelle en permanence jusqu’à la perte des eaux avant l’accouchement.   Après neuf mois plongé dans le liquide amniotique, il respire pour la première fois de l’air grâce à ses poumons.

Tout comme le placenta qui connecte l’embryon à sa mère, le liquide amniotique est d’une importance vitale. Il protège le fœtus tout au long de son développement. Cependant, « contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, le bébé n’avale pas le liquide amniotique », explique Pia Wintermark, une néonatologiste de l’Hôpital de Montréal.

En fait, elle explique que les bébés ont déjà un liquide qui les fait grandir dans leurs poumons. Ils ne peuvent donc pas se noyer. Ce liquide est expulsé à la naissance pour permettre au bébé d’aspirer de l’air.

Cela dépend cependant du type d’accouchement. En effet, lors d’un accouchement naturel, c’est-à-dire par voie basse, une partie du liquide des poumons est expulsée par la compression. Ensuite, « le bébé crie pour expulser le reste », précise Pia Wintermark.

Lors des césariennes d’urgence qui sont pratiquées quand les contractions n’aboutissent pas, les compressions du vagin permettent au bébé d’expulser une partie du liquide. Lais pour une césarienne dite élective, pratiquée a la demande de la mère sans indication médicale, en plus d’avoir une barrière intestinale affaiblie, le bébé doit expulser tout seul le liquide de ses poumons.

Un nourrisson qui ne crie pas est en détresse respiratoire

Dans certains cas, les nourrissons respirent plus vite après une césarienne programmée. « Ils sont en détresse respiratoire parce que le liquide dans les poumons ne s’est pas encore résorbé. Ces bébés ne crient pas. Ils n’arrivent donc pas à expulser seuls le liquide dans leurs poumons, ce qui peut les plonger dans un état critique.

Cette situation peut aussi arriver dans un accouchement par voie basse si le placenta se détache ou si l’utérus se déchire. « Ou alors, le cordon ombilical va avant le bébé dans le vagin et est comprimé. On va essayer de le ranimer, le stimuler, le frotter. On lui fait un massage cardiaque, on lui donne des médicaments. Mais parfois, il ne respire toujours pas », ajoute la néonatologiste.

Le Viagra : la solution du futur ?

Les bébés souffrant d’asphyxie à leur naissance sont généralement traités par une hypothermie artificielle à 33,5 degrés pendant 72 heures. Cela sauve la vie du bébé, mais ne permet pas toujours d’éviter les problèmes neurologiques sur le long terme. C’est la raison pour laquelle Pia Wintermark travaille sur un nouveau traitement à base de sildénafil, plus communément appelé Viagra, généralement prescrit en cas de dysfonctionnement érectile. Il est déjà utilisé pour contrôler la pression des poumons chez le nourrisson.

La docteur Wintermark travaille maintenant sur un traitement à base de Viagra pour soigner l’asphyxie des bébés. « Le sildénafil empêche la dégradation des cellules nerveuses du cerveau et aide à en créer de nouvelles, et diminue l’inflammation du cerveau. On commence une étude multicentrique de phase II », explique-t-elle, afin de comprendre le fonctionnement du Viagra dans le cerveau des bébés.

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