Les islamistes modérés ont subi une veritable déroute aux législatives du 8 septembre, aux termes des résultats definitifs annoncés le lendemain par le ministre de l’Intérieur après le scrutin.

Déjà les pronostics d’avant les élections ne leur étaient guère favorables. Mais au sortir des isoloirs, il s’est agi d’une véritable raclée que les islamistes du Parti de la Justice et du Développement (PJD), associés au pouvoir depuis 2011, viennent d’essuyer.

Ainsi le parti des Islamistes s’effondre littéralement, passant de 125 à 13 sièges. Du jamais vu comme débâcle. Pendant ce temps, les partis politiques étiquetés proches du palais royal empochent la mise. La même source fait par ailleurs état d’une participation dont le taux a sensiblement augmenté entre les deux élections législatives, passant de 43 % en 2016 à 50,35% en 2021.

Les RNI des Indépendants en tête du scrutin

Ainsi, selon les résultats définitifs publiés par le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, dans un communiqué, sur les 395 sièges à pourvoir, 102 sont remportés par le Rassemblement national des indépendants (RNI) et 86 par le Parti Authenticité et modernité (PAM), tous deux de tendance libérale. Quant à la plus vieille formation politique du Maroc, le Parti de l’Istiqlal (PI, centre droit), elle s’en tire avec 81 sièges au total.

Expliquant la tendance à la hausse du taux de participation entre les deux élections législatives – de 43 % en 2016 à 50,35% en 2021 – le ministre de l’Intérieur a relevé que deux mesures ont été prises pour la première fois afin de faire revenir plus de citoyens aux urnes.

Il s’agit, selon lui, du regroupement de l’élection législative avec le vote des représentants communaux et régionaux. Ensuite a également mis en place un nouveau mode de calcul basé sur le nombre d’électeurs inscrits et non de votants pour déterminer la répartition des sièges à la Chambre des représentants.

La nouvelle Constitution adoptée en 2011 permet de renforcer le pouvoir du gouvernement et du Parlement marocain. Toutefois, certaines décisions stratégiques demeurent de la responsabilité du roi Mohammed VI.

Le nouveau chef du gouvernement, devant provenir du parti arrivé en tête à l’issue du scrutin, sera nommé par le roi pour former le nouvel Exécutif, pour un mandat de cinq ans, en remplacement de celui qui était dirigé par le PJD, le grand perdant des élections de 2021.


Résultats généraux des élections législatives, communales et régionales

Aux termes des résultats définitifs rendus publics par le ministre de l’Intérieur, à la clôture de l’opération de dépouillement des bulletins de vote relatifs au triple scrutin des membres du parlement, des conseils communaux et des conseils de régions, ci-dessous la répartition des sièges:

Parlement

RNI: 102 sièges
PAM: 86 sièges
Parti de l’Istiqlal: 81 sièges
USFP: 35 sièges
MP: 29 sièges
UC: 18 sièges
PJD: 13 sièges
Les autres partis: 10 sièges

Conseils des communes et des arrondissements

RNI: 9.995 sièges
PAM: 6.210 sièges
Parti de l’Istiqlal: 5.600 sièges
USFP: 2.415 sièges
MP: 2.253 sièges
UC: 1.626 sièges
PPS: 1.532 sièges
PJD: 777 sièges
Les autres partis: 1.525 sièges

Conseils des régions

RNI: 196 sièges
Parti de l’Istiqlal: 144 sièges
PAM: 143 sièges
USFP: 48 sièges
MP: 47 sièges
UC: 30 sièges
PPS: 29 sièges
PJD: 18 sièges
Les autres partis: 23 sièges

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