Le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi s’est exprimé pour la première fois, le samedi 30 juillet, sur les manifestations anti-Monusco qui ont été organisées début de la même semaine, principalement à Goma, Butembo et Uvira, et dans lesquelles une dizaine de personnes, dont des civils et des membres du personnel militaire et policier de la mission onusienne, ont trouvé la mort.
Au cours de la réunion du Conseil des ministres, le chef de l’État congolais a déploré les morts et les dégâts et appelé au calme. Il a par ailleurs demandé au ministre de l’Intérieur de veiller « scrupuleusement » à l’encadrement des manifestations, avant de dénoncer une campagne de désinformation.
Le président Tshisekedi a notamment dit attendre les premiers résultats des enquêtes. À cet effet, des membres du gouvernement ont été dépêchés à Goma. Le chef de l’État congolais et son entourage estiment qu’il y a « de la manipulation » derrière ces violences. Il dénonce ces ennemis de la République qui agitent le spectre du retrait de la Monusco, « non pas par amour pour le Congo mais pour servir leurs intérêts ».
Une communication adéquate pour désamorcer la grogne
Parmi les solutions pour faire baisser cette tension, le président Félix Tshisekedi a préconisé une communication appropriée en vue de lutter contre la désinformation. Face à la situation, certains ministres et proches du chef de l’État n’hésitent pas à rappeler que dans la région, le président Paul Kagame du Rwanda, accusé de soutenir le M23, se montre davantage hostile à la présence de la Monusco dans la région.
Aux membres du gouvernement, Félix Tshisekedi a rappelé que l’histoire de la coopération avec la Monusco n’est pas que parsemée d’échecs, mais aussi « de beaucoup de réussites ». De ce fait, il tient au respect des engagements de son pays vis-à-vis du Conseil de sécurité des Nations unies et à suivre le plan de retrait progressif et échelonné de la mission onusienne, à horizon 2024.