Objectif : répondre à la demande future croissante de nickel (Source : sumitomocorp.com)
D’une capacité de production annuelle de 4 000 tonnes de cobalt et 40 000 tonnes de nickel, la mine Ambatovy joue un rôle clé dans les revenus miniers de Madagascar. Depuis quelques mois, elle rencontre des difficultés qui ont déjà conduit à une dépréciation de valeur d’environ 600 millions $.
Selon l’agence Ecofin, le groupe japonais Sumitomo a annoncé le 31 octobre la reprise progressive de la production sur son projet de nickel et de cobalt Ambatovy, après une suspension imposée par la rupture d’un pipeline en septembre. Si la priorité pour le moment est de stabiliser la production, la compagnie envisage aussi de céder le contrôle de la mine à une autre société.
« Notre priorité pour l’Ambatovy est de ramener la production à la normale en réglant les problèmes opérationnels. Après cela, nous examinerons toutes les options pour déterminer la meilleure voie à suivre », a déclaré le DG Shingo Ueno, relayé par Reuters.
Ambatovy est actuellement contrôlée à 54,17 % par Sumitomo contre 45,83 % pour le sud-coréen Korea Mine Rehabilitation and Mineral Resources Corporation (KOMIR).
L’idée de Sumitomo de vendre une participation dans la mine intervient après des difficultés enregistrées ces derniers mois à Madagascar.
Outre le récent incident au niveau du pipeline de transport du minerai de la mine à l’usine, Sumitomo n’a pas pu atteindre la capacité de production de la mine pour l’exercice financier clos le 31 mars 2024. La compagnie a en effet produit 31 000 tonnes de nickel sur un objectif de 40 000 tonnes. Des dysfonctionnements à la mine ont finalement conduit à une dépréciation de 89 milliards de yens (583,72 millions de dollars) d’Ambatovy à la fin de l’exercice. Alors qu’une restructuration de dette a été annoncée en août, la situation semble loin d’être réglée.
Le marché du nickel et du cobalt relativement en berne
L’objectif de livrer 35 000 tonnes de nickel à Ambatovy pour l’exercice se terminant fin mars 2025 a été abandonné, alors que la production a atteint 10 000 tonnes entre avril et septembre, soit moitié moins que sur la même période en 2023.
Notons que la vente potentielle d’Ambatovy survient sur un marché relativement en berne pour le nickel et le cobalt (la mine peut aussi livrer jusqu’à 4000 tonnes de cobalt). Les prix de ces deux métaux ont tous enregistré une baisse de plus de 100 % depuis octobre 2022, poussant déjà certains producteurs de nickel à suspendre l’exploitation de leurs mines.
En attendant d’en savoir plus sur les plans de Sumitomo, rappelons qu’Ambatovy joue un rôle clé dans les recettes d’exportations de Madagascar, représentant d’après la Banque centrale 25 % de la valeur totale de ces exportations en 2022. Au premier semestre 2024, la Banque centrale a noté une baisse de 56,5 % des revenus d’exportations de nickel, notamment en raison d’une diminution de 35 % du volume exporté et de 33,1 % du prix moyen.
