Lionel Messi vient un peu plus d’écrire l’histoire en remportant son septième Ballon d’Or, au détriment du buteur polonais du Bayern Munich, Robert Lewandowski. Mais ce résultat est assurément loin de faire l’unanimité à travers la planète foot. Que du contraire.
En effet, le septième Ballon d’Or remporté par Lionel Messi fait plutôt grincer les dents. En Allemagne, où Robert Lewandoski, son dauphin, est une super-star, on crie ouvertement au scandale, tandis que des légendes du football font également part de leurs doutes sur le palmarès dévoilé lundi 29 novembre.
Un « Choix scandaleux ! », a titré le quotidien allemand Bild, qui explique: « Depuis des années la star du Bayern est performante, accumule les buts et les titres. Mais ça ne suffit visiblement pas. »
Bien que Polonais, Lewandowski a été définitivement adopté par l’Allemagne, où il joue depuis son arrivée à Dortmund en 2010, à l’âge de 21 ans. Désigné meilleur joueur Fifa en 2020, après avoir été meilleur buteur de la Ligue des champions, il etait chaudement chuchoté pour le Ballon d’Or cette année-là mais ne l’avait pas gagné, le concours ayant été annulé pour cause de pandémie.
Toujours à son actif, la saison dernière, il a inscrit 41 buts en Bundesliga, battant le record mythique de Gerd Müller (40 buts en 1971-72). Cet exploit, qui a enflammé l’Allemagne, n’a toutefois pas eu le même écho à l’étranger, où la Copa America, remportée par l’Argentine, conduite par Lionel Messi, semble avoir beaucoup plus marqué les esprits.
« Je n’y comprends plus rien »
Dans la soirée de l’attribution du trophée, d’anciennes et d’actuelles gloires du football ont exprimé leur désaccord, à chaud sur les réseaux sociaux et les plateaux de télévision:
« Honnêtement, je n’y comprends plus rien », a lâché Lothar Matthäus, Ballon d’Or 1990. « Avec tout le respect que je dois à Messi et aux autres grands joueurs nommés, aucun ne l’avait autant mérité que Lewandowski. Certes, Messi a gagné la Copa America avec l’Argentine, mais à Paris il est transparent. »
D’autres, en Europe, s’interrogent aussi sur le choix de Messi : « Il m’est à chaque fois plus difficile de croire en ces récompenses dans le football », dit ainsi Iker Casillas, le légendaire gardien espagnol désormais retraité.
Il ajoute: « Pour moi, Messi est l’un des cinq meilleurs joueurs de toute l’histoire, mais il faudrait commencer à savoir distinguer ceux qui ont été les meilleurs à l’issue d’une saison. Ce n’est pourtant pas difficile ! »
Même scepticisme pour Toni Kroos, du Real Madrid, qui soutenait son partenaire de club, Karim Benzema, finalement quatrième au Ballon d’Or:
« Dans une élection, ce qui importe c’est surtout la première place. Et Leo (Messi) ne la mérite pas », tranche-t-il dans son podcast. « Si on décerne de tels trophées, il faut qu’ils soient justes. Et là, à mes yeux, ce n’est absolument pas le cas. »
« Ce prix est devenu une farce »
Le sélectionneur allemand Jürgen Klopp y va également de sa voix au concert: « On peut donner le Ballon d’Or éternellement à Messi pour son jeu et pour sa carrière », a lâché le charismatique entraîneur de Liverpool, « mais si tu ne le donnes pas cette année à Lewandowski, alors quand ? »
La presse spécialisée elle-même émet des doutes sur la philosophie du prestigieux concours de son confrère France Football: « Ce prix est devenu une farce », a estimé dans ses colonnes la Gazzetta dello Sport avant même de connaître le verdict. Le choix « ne tient pas compte de la fantastique année 2020 du Polonais Lewandowski », regrette le quotidien sportif italien, qui ajoute: « Quelle mauvaise blague pour Robert, la deuxième place n’est qu’une inutile compensation. »
Messi lui-même a rendu un hommage appuyé à son malheureux dauphin: « Tu mérites aussi de gagner le Ballon d’Or », lui a-t-il lancé pendant la cérémonie. « Tout le monde est d’accord que l’an dernier, ça aurait dû être toi le vainqueur. Ça n’a pas été possible à cause de la pandémie, mais je crois que tu mériterais qu’on te donne ce trophée, pour que tu l’aies chez toi, à la maison. »
L’idée a d’ailleurs été reprise par l’Anglais Gary Lineker: « Je pense que le Ballon d’Or 2020 devrait rétrospectivement être attribué à ‘Lewy’. Il le mérite », a twitté le meilleur attaquant anglais des années 80, aujourd’hui consultant et journaliste sportif vedette d’une chaîne anglaise.
Chez les dames: Alexia Putellas, reine du Barça
La nouvelle icône du Football mondial est Alexia Putellas, sacrée Ballon d’Or du Football féminin 2021.
Internationale espagnole et capitaine du FC Barça, Alexia Putellas, 27 ans, a remporté le Championnat d’Espagne, la Coupe d’Espagne et la Ligue des champions féminine avec le FC Barcelone, de plus en marquant en finale.
La nouvelle icône du Football féminin succède à Megan Rapinoe, la Californienne du Reign FC, qui avait été plébiscitée en 2019 à l’issue du sacre des États-Unis à la Coupe du monde en France. Elle avait par ailleurs été désignée meilleure joueuse et meilleure buteuse de la compétition avec six réalisations.
Alexia Putellas est ainsi la 3ème joueuse de l’Histoire à marquer son nom au Ballon d’Or féminin, créé en 2018. La 1ère étant la Norvégienne de l’Olympique lyonnais Ada Hegerbergh.
Samuel Eto’o élu président de la Fecafoot
L’ancien international Samuel Eto’o est devenu le nouveau président de la Fédération camerounaise de Football, au terme de son élection le 11 décembre 2021.
Deux ans après avoir mis fin à sa carrière de joueur, avec une dernière expérience au Qatar, davantage pour partager son expérience, Samuel Eto’o avait décidé il y a quelques mois de se présenter à l’élection pour la présidence de la Fédération camerounaise de Football (Fecafoot).
Le célèbre avant-centre, aujourd’hui âgé de 40 ans et désormais président de la Fecafoot, succède ainsi à Seidou Mbombo Njoya, qui était également candidat à sa propre succession, aux côtés de Jules Denis Onana et Wandja Zachary.
Une impressionnante carrière
Samuel Eto’o a été deux fois champion d’Afrique des Nations, en 2000 et 2002 avec les Lions Indomptables du Cameroun et triple fois vainqueur de l’UEFA en 2005-2006, 2008-2009 puis en 2009-2010.
Quatre fois meilleur joueur africain de l’année, le nouveau président de la Fédération camerounaise a roulé sa bosse à travers l’Europe, évoluant tour à tour au Real Madrid en 1997, à Majorque de 1997 à 2004, au Barça de 2004 à 2009, à l’Inter Milan de 2009 à 2011, avant de gagner Chelsea, Everton, Sampdoria et enfin, en 2018, Kamyaspor au Qatar.