C’est depuis le samedi 9 octobre que le chef de l’État congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, était arrivé aux Émirats arabes unis, dans le cadre du Global Business Forum of Africa, organisé à Dubaï. Une visite officielle qui a généré d’importantes dividendes pour la République démocratique du Congo.
Au lendemain de son arrivée, le président Tshisekedi s’est entretenu avec le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohamed Ben Zayed Al-Nahyane, au Palais princier. Une rencontre au cours de laquelle les deux personnalités ont exploré les opportunités d’investissements dans divers domaines.
La coopération bilatérale a constitué le menu des échanges, avec en toile de fond les investissements dans les secteurs des transports et des logements sociaux, de l’énergie, des mines, de l’urbanisme ainsi que de la sécurité et la défense.
Sur le plan sécuritaire particulièrement, les émiratis ont manifesté la ferme volonté d’appuyer la RDC dans la lutte qu’elle mène contre le terrorisme dans sa partie est, minée par des violences récurrentes depuis des dizaines d’années.
Dans la foulée, les Émirats arabes unis ont annoncé la mise à disposition immédiate d’une enveloppe d’1 milliard de dollars US pour différents investissements émiratis en RDC.
Le président Tshisekedi supervise la signature de sept protocoles d’accord
Le mardi 12 octobre, le chef de l’État congolais a supervisé la signature de sept protocoles d’accord, au cours d’une rencontre bilatérale tenue au Palais présidentiel de l’Expo 2020 à Dubaï, entre sa délégation et celle des Emiratis, conduite par le Souverain de Dubaï et vice-président de la Fédération des Émirats arabes unis, Sheik Mohamed Ben Rachid Al Maktoum. L’Expo Dubaï 2020, rappelle-t-on, ne s’est tenue qu’une année plus tard à cause de la virulence de la pandémie mondiale au Covid-19.
Les mémoranda d’entente signés entre la RDC et les Émirats arabes unis portent notamment sur la non double imposition, la coopération douanière, la protection des investissements et la création d’une Commission mixte entre les deux États.
Par ailleurs, un accord entre la société émiratie Emaar et le ministère congolais de l’Urbanisme et Habitat ainsi que celui des Affaires foncières a également été paraphé sur la construction des logements sociaux en RDC, tout comme deux autres entre l’entreprise Masdar et le ministère congolais des Ressources hydrauliques ainsi qu’entre la Chambre de commerce des Émirats arabes unis et la Fédération des Entreprises du Congo (FEC).
Il convient de signaler que les sept protocoles d’accord viennent s’ajouter à l’engagement émirati d’un milliard de dollars d’investissement en RDC, dont l’annonce avait été faite deux jours auparavant par le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohamed Ben Zahed Al-Nahyane, à l’issue de ses échanges avec le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi.
Cette enveloppe, qui est immédiatement disponible, devrait servir aux investissements notamment dans le secteur minier, à en croire le prince héritier d’Abou Dhabi lui-même.
Mettre fin à la crise sécuritaire à l’est
Le prince a par ailleurs fait état d’un don de 30 véhicules militaires blindés tactiques destinés à soutenir les efforts de la RDC dans la lutte contre le terrorisme, particulièrement dans l’est du Congo.
Il est permis de penser qu’avec cet important arsenal militaire, le président Tshisekedi est prêt à mettre définitivement un terme à la crise sécuritaire dans les provinces orientales et ainsi accélérer ses projets de développement.
Il faut néanmoins rappeler qu’en dehors des Émirats arabes unis, le chef de l’État congolais compte aussi s’appuyer sur les différents partenaires bilatéraux et multilatéraux de la RDC, parmi lesquels le Fonds monétaire international (FMI), duquel Kinshasa a d’ailleurs bénéficié d’un appui budgétaire pour un montant de 1,5 milliard de dollars.
Sans nul doute qu’avec ces importantes retombées financières et logistiques issues de cette visite officielle, couplées avec celles recueillies à l’occasion des différents contacts noués avec les autres partenaires du Congo, le président Tshisekedi est aujourd’hui plus que conforté dans sa détermination à relancer les grands travaux de reconstruction nationale.
Porter la voix de l’Afrique sur son potentiel d’investissement
Le président Tshisekedi, qui a séjourné aux Émirats arabes unis jusqu’au 14 octobre, devait principalement prendre part au Global Business Forum for Africa à Dubai. En sa qualité de président en exercice de l’Union africaine, il se devait de porter, une fois de plus, la voix du continent et présenter au monde le potentiel d’investissement que représente l’Afrique, mais aussi, naturellement, tirer profit de l’Expo Dubai 2020 pour vendre l’image de son pays.
Aussi, un des moments forts du forum, dont le thème était « Connecter les esprits, construire le futur », a constitué l’intervention du président de l’UA, en présence du Prince héritier de Dubaï Hamdan Ben Al Maktoum.
À cette occasion, le président Tshisekedi, en véritable défenseur de l’Afrique, a planché sur les opportunités d’affaires que présente le continent.
Faire de l’Afrique la référence du monde
Il a par ailleurs mis en exergue la dimension semi-continentale de la RDC, le bassin du Congo et le rôle majeur que le Congo peut jouer pour faire de l’Afrique la référence du monde.
Le chef de l’État congolais a préconisé des échanges entre les deux grands Etats, après avoir expliqué les efforts que mène la RDC pour le réveil du continent.
Accompagné de quelques membres de son gouvernement et d’une délégation de la Fédération des entreprises du Congo, il a ensuite visité les différents stands de l’exposition pour s’arrêter au pavillon tenu par les entreprises congolaises.
Dubaï 2020 est la première exposition universelle organisée au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie du Sud. Elle coïncide avec le 50ème anniversaire de la fondation des Émirats arabes unis.