Abdel Fattah al-Sissi a été réélu président de l’Égypte avec 89,6% des voix pour un troisième mandat, a annoncé, le lundi 18 décembre, l’autorité électorale égyptienne.

L’autorité électorale égyptienne a annoncé que le président en exercice, Abdel Fattah al-Sissi, avait remporté un nouveau mandat de six ans avec 89,6% des voix. Une victoire qui n’est pas une surprise.
Le chef de l’autorité, Hazem Badawy, a déclaré que la participation avait atteint un taux « sans précédent » de 66,8% des 67 millions d’électeurs égyptiens. Plus de 39 millions d’électeurs ont voté pour l’ancien chef de l’armée, Abel Fattah al-Sissi, qui dirige l’Égypte depuis dix ans. Selon la Constitution égyptienne, ce troisième mandat doit être le dernier.
Son élection ne faisait guère de doute dans le pays de 106 millions d’habitants en proie à de multiples crises, allant du pouvoir d’achat à la guerre dans la bande de Gaza voisine.
Aux présidentielles de 2014 et 2018, l’ex-maréchal Sissi, arrivé au pouvoir en 2013 en renversant l’islamiste Mohamed Morsi, l’avait emporté avec plus de 96% des suffrages, avec 47% de taux de participation en 2014 et 41,05% en 2018. Il a, depuis, allongé la durée du mandat présidentiel de quatre à six ans et fait modifier la Constitution pour repousser la limite de deux à trois mandats présidentiels consécutifs.

Plus de 44 millions de votants

Cette fois, le président était opposé à trois candidats peu connus du grand public : Hazem Omar, chef du Parti populaire républicain et deuxième du scrutin avec 4,5% des voix, Farid Zahran, chef d’un petit parti de gauche et Abdel-Sanad Yamama, du Wafd, parti centenaire, mais désormais marginal.
Plus de 44 millions de personnes ont voté du 10 au 12 décembre, selon l’Autorité nationale des élections en Égypte, et plus de 39 millions d’entre eux ont voté pour Abdel Fattah al-Sissi. Dans les rues, les panneaux de campagne du président étaient partout. Plusieurs électeurs ont avoué, à la sortie des urnes, qu’ils « ne connaissaient pas les autres candidats », tandis qu’une grande partie du pays ignorait totalement le scrutin.

L’omniprésence du conflit israélo-palestinien

Loin de passionner les foules, la campagne présidentielle s’est déroulée en novembre dans l’ombre de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien au pouvoir à Gaza. Un conflit qui accapare, depuis son déclenchement le 7 octobre, l’attention des médias et des opinions dans l’ensemble des pays arabes, reléguant au second plan un scrutin dont le dénouement ne faisait l’ombre d’aucun doute.
La présidentielle en Égypte s’est donc limitée à «une formalité pour le président al-Sissi» face à trois candidats quasi-inconnus, et ce malgré un bilan économique désastreux et une campagne au cours de laquelle le président égyptien n’a d’ailleurs tenu aucun meeting.
Tout l’intérêt s’est porté sur Gaza pour montrer l’engagement de la présidence autour du conflit israélo-palestinien. On a vu le président, dans des clips par exemple, organiser les convois humanitaires partant du Caire, alors que tout le récit officiel évoquait le rôle du président et de l’Égypte dans la médiation entre Israël et le Hamas. Sans oublier qu’il y a eu le retrait de plusieurs candidats de cette élection présidentielle, comme par exemple Ahmed al-Tantaoui, un candidat sérieux.

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