Accueil Sport L’athlète kényanne Agnès Tirop retrouvée morte à son domicile

L’athlète kényanne Agnès Tirop retrouvée morte à son domicile

Agnès Tirop, 4ème aux Jeux olympiques de Tokyo, a été retrouvée morte à son domicile, le mercredi 13 octobre, le corps lacéré de plusieurs coups de couteau. Une perte énorme pour l’athlétisme africain.

Si les circonstances de son décès ne sont pas, à ce stade, clairement établies, tous les regards sont tournés vers son mari, que l’on a rapidement soupçonne comme étant l’auteur du meurtre.
En tout cas, l’annonce de la mort de la star a fortement choqué le monde de l’athlétisme et même au-delà. C’est la Fédération kényane qui a annoncé le décès de la championne, précisant, dans un communiqué, que « l’athlète Agnès Tirop a été retrouvée sans vie à son domicile, dans le centre d’entraînement en altitude de Iten, dans l’ouest du Kenya ».
Les premiers constats ont vite démontré qu’il s’agissait d’un féminicide, puisque la victime a été retrouvée baignant dans une mare de sang, visiblement après avoir reçu plusieurs coups de couteau. Agnès Tirop allait justement fêter ses 26 ans dans dix jours, soit le 23 octobre.

Un diamant que le Kenya perd

« Le Kenya a perdu un diamant, qui était l’une des athlètes à la progression la plus rapide sur la scène internationale, grâce à ses remarquables performances sur la piste « , a déploré la Fédération kényane d’athlétisme dans son communiqué.
Pour sa part, le président Uhuru Kenyatta a également regretté la disparition de la championne. « Il est bouleversant, extrêmement malheureux et triste de perdre une athlète si prometteuse et si jeune qui, à 25 ans, avait déjà apporté la gloire à notre pays par ses exploits sur la piste », a déploré le chef de l’État kényan dans un communiqué.
« Sa mort est d’autant plus difficile à encaisser qu’Agnès, héroïne du Kenya, a été victime d’un acte criminel lâche et égoïste », a-t-il ajouté.

Un palmarès impressionnant

L’une des plus prometteuses des athlètes de ce temps, Agnès Tirop a remporté le Mondial de cross-country  en 2015, devenant, à 19 ans, l’une des plus jeunes championnes de la discipline et la 2ème plus jeune championne dans la spécificité depuis le titre remporté par la célèbre Britannique Zola Budd, en 1985, à l’âge de 18 ans.
Agnès Tirop a également été l’une des meilleures athlètes sur les pistes. Elle a été deux fois médaillée mondiale sur 10.000 m, aux championnats du monde en 20017 à Londres, puis en 2019 à Doha. Aux Jeux olympiques de Tokyo, elle avait fini 4ème du marathon sur 5.000 m, à quelques dixièmes de secondes de la médaillée de bronze.
Plus près de nous, le 12 septembre dernier, elle venait de battre le record du monde du 10 km sur route, en 30 min 01 sec, améliorant de 28 secondes l’ancien record détenu par la Marocaine Asmae Leghzaoui et datant de 2002.

Son mari en fuite arrêté à Mombasa

Le lendemain du décès, la police kényane a annoncé avoir appréhendé le mari de la victime. « Le mari a été arrêté à Mombasa (la ville voisine), a indiqué la police à la presse, précisant qu' »il est en détention et a été arrêté alors qu’il fuyait ».
L’homme, Emmanuel Rotich, était considéré comme le principal suspect. Il avait passé un appel aux parents de Tirop pour leur dire qu’il avait fait quelque chose de mal ».
Le décès de l’athlète, on s’en doute, a fait la une de tous les journaux kényans sans exception, avec des titres tels que « Le meurtre d’une championne », « La vie d’une athlète cruellement brisée ».
La Fédération kényane d’athlétisme a décrété la suspension de toutes les compétitions pendant deux semaines, à l’honneur d’Agnès Tirop, mais aussi d’un autre athlète, Hosea Mwok Machrinyang, un coureur de fond également mort dans des circonstances jamais clairement élucidées. Les enquêteurs s’étant finalement satisfaits de conclure au suicide.

Publicité