Le parti de l’ancien président Nelson Mandela entame sa mue en vue de lutter efficacement contre la corruption. Quelques jours après avoir limogé Magashule, l’ANC n’a pas tardé à lui trouver une remplaçante: Jessie Duarte a été choisie à cet effet par le président Cyril Ramaphosa. La politique anti-corruption semble être en marche.
Le parti historique au pouvoir en Afrique du Sud avait accusé son ancien secrétaire général de corruption. « Vous êtes, par la présente, suspendu temporairement à partir du 3 mai 2021 jusqu’à l’issue finale de votre procédure judiciaire », a informé Jessie Duarte, alors secrétaire générale adjointe dans une correspondance à l’intéressé, précisant que la décision serait «dans le meilleur intérêt» du parti.
Ace Magashule, premier haut responsable du parti à être mis à l’écart dans le cadre de la nouvelle politique anticorruption de l’ANC, a de son côté engagé un bras de fer et assuré qu’il n’irait nulle part.
Au lieu de se retirer, il a sommé à son tour Cyril Ramaphosa de temporairement quitter ses fonctions de président, invoquant pour ce faire ses pouvoirs en tant que secrétaire général du parti. Fin mars, Ace Magashule, 61 ans, avait reçu un ultimatum de trente jours pour se retirer après avoir été accusé de détournement de fonds publics alors qu’il était Premier ministre de l’État libre, une des neuf provinces d’Afrique du Sud.
Il a refusé de démissionner, contraignant le parti à le suspendre.
Vers une tolérance zéro ?
Le Congrès national africain (ANC) de Nelson Mandela, empêtré jusqu’au cou dans des affaires de corruption depuis plusieurs années, cherche à se refaire une virginité face à des élec teurs écœurés.
Mais les soutiens internes d’Elias Magashule, surnommé « Ace », sont nombreux, notamment parmi les partisans de l’ancien président Jacob Zuma, qui traîne lui-même des batteries de casseroles. Il est clair que les enjeux et les défis de positionnement au sein de ce grand parti ne seront pas du pain béni.
Jessie Duarte, 67 ans, est un pilier de l’ANC. Elle s’est fait un nom en devenant l’assistante personnelle de Nelson Mandela, à sa sortie de prison en 1990.
En 2012, elle devient secrétaire générale adjointe du parti. Aujourd’hui, le président Cyril Ramaphosa s’appuie sur elle pour mettre en œuvre l’opération « mains propres » en cours, au sein du parti.
Georges Albin