La RDC a décidé d’expulser Vincent Karega, ambassadeur rwandais en poste à Kinshasa, à la suite de la persistance d’un soutien massif de Kigali en faveur du mouvement terroriste du M23.

L’annonce de l’expulsion du représentant de Kigali a été faite le samedi 29 octobre, après un Conseil national de sécurité dirigé par le président Félix Tshisekedi et convoqué en urgence à la suite de la prise de la ville de Rutshuru par le M23, qui contrôle déjà la bourgade de Bunagana depuis plusieurs mois.

Pour rappel, les troupes du M23, mouvement soutenu par le Rwanda, selon plusieurs Kinshasa, Washington et des experts de l’ONU, ont fait leur entrée le même samedi à Kiwandja et à Rutshuru-centre, dans la province du Nord-Kivu. En treillis et munis de leurs1 armes, ils sont entrés par colonnes dans les deux citées situées à environ 70 km de Goma, le chef-lieu de la province. 

En juin dernier, le gouvernement congolais avait suspendu tous les protocoles d’accord, accords et conventions conclus avec le Rwanda, accusé d’agresser la RDC et d’apporter un soutien au M23. Dans la soirée, il était également prévu que le chef de l’État congolais délivre une adresse à la nation.

Kinshasa boycotte l’assemblée de l’UIP tenue à Kigali

Les parlementaires congolais ont refusé de participer à la 145ème assemblée de l’Union interparlementaire (UIP) qui se sont tenues du 11 au 15 octobre 2022 à Kigali.

Selon une source parlementaire congolaise à Kinshasa, les députés et sénateurs ont boudé les assises de Kigali, justifiant leur position par l’implication du Rwanda dans la déstabilisation de la partie est de la RDC, notamment par leur soutien du M23, qui occupe et administre la vite de Bunagana dans province du Nord-Kivu depuis mi-juin 2022.

Le parlement congolais avait aussi boycotté la 47ème session de l’Assemblée parlementaire francophone (APF) que la capitale rwandaise avait abrité du 5 au 9 juillet dernier.

L’assemblée de l’UIP est le seul forum parlementaire d’envergure mondiale. Ses assemblées, précédemment connues comme Conférences interparlementaires, sont organisées deux fois par an à Genève ou dans une autre ville du monde. Cette organisation a été fondée lors d’une conférence des responsables de parlements organisée à Paris en 1889.

Pour mémoire, le président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, avait nommément accusé le Rwanda pour « ses incursions répétées dans l’Est du territoire congolais et son soutien en hommes et en matériel militaire au groupe terroriste du M23 », lors de son discours solennel, le mardi 20 septembre à la tribune de la 77ème Assemblée générale des Nations-Unies à New York.

Pas question de dialoguer avec un groupe terroriste, pour Kinshasa

Auparavant, des experts de l’ONU avaient publié les résultats d’une enquête largement documentée, mettant clairement en cause Kigali dans les violences qui endeuillent l’est du Congo depuis plus d’une vingtaine d’années.

Une feuille de route censée conduire à la désescalade avait été signée début juillet par les autorités congolaises et rwandaises à Luanda, en Angola, mais sans le moindre effet sur le terrain.

Le directoire du M23 ne donne aucune indication sur sa volonté de quitter Bunagana et affirme attendre toujours du gouvernement congolais l’ouverture d’un dialogue avant d’envisager quoi que ce soit. Pas question, rétorque-t-on à Kinshasa, où on le considère comme terroriste terroriste.

La RDC prend la présidence du Réseau des parlementaires africains

La République démocratique du Congo a pris la présidence du Réseau des parlementaires africains membres des Commissions défense et sécurité (REPAM-CDS), à l’issue des travaux de la 6eme conférence de cette plate-forme interparlementaire.

Ainsi, le président de la Commission défense et sécurité de la chambre des représentants du Nigeria, Sha’aban Ibrahim Sharada, a passé le bâton de commandement dudit réseau à son homologue de l’Assemblée nationale du Congo, le député national Bertin Mubonzi, pour un mandat de deux ans et ce, à l’issue de ces assises tenues du 5 au 7 octobre 2022 à Kinshasa.

« Dialogue sécuritaire Afrique-Europe à l’ère d’une nouvelle rivalité géopolitique : comment améliorer concrètement la coopération », tel a été le thème de cette conférence. Les participants à ces assises ont jeté les bases qui vont améliorer les rapports de coopération entre ces deux continents.

« Les Européens et les Africains ont compris que le terrorisme n’épargne personne. À partir du moment où tout le monde est concerné par ce fléau, il est tout à fait normal que les efforts soient conjugués de manière à ce que nos peuples, nos services, nos parlements et nos gouvernements se mettent ensemble pour combattre ce mal qui menace le monde entier », a estimé à la séance de clôture le président du Sénat Modeste Bahati, selon qui « sans la paix et la sécurité, il n’y a pas de développement, il n’y a pas de vie en même temps ».

La 5ème Conférence du Réseau des parlementaires africains membres des Commissions Défense et Sécurité (REPAM-CDS) s’est tenue à Abuja, au Nigeria, du 27 au 29 octobre 2021.

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