Malgré la fronde d’une frange de sénateurs, parmi lesquels des socialistes dont Akli Melouli, qui ont exprimé leur opposition à une loi qu’ils jugent « indigne » et « truffée de préjugés racistes », la nouvelle loi française sur l’immigration a été adoptée à la chambre haute.

Pour Akli Melouli « C’est une loi qui va produire des sans-papiers. Quand on a demandé effectivement des amendements pour leur dire qu’il faut prendre en compte des dispositifs spécifiques, ça été rejeté donc en fait, ils préfèrent livrer les gens aux réseaux parallèles, et les mettre dans la clandestinité, les fragiliser. Cette loi est contraire à ce qu’ils voulaient faire et au lieu de gérer le flux migratoire et régler le problème des sans-papiers, cette loi va plutôt générer des sans-papiers ».
Les 348 sénateurs se sont prononcés, le mardi 14 novembre, sur le Projet de loi Immigration, projet phare du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Akli Melouli souligne le manque apparent de stratégie au sein de la majorité sénatoriale : « Au sénat la majorité de la droite a d’ailleurs perdu sa boussole car ils votent des amendements avec l’extrême droite et ça devient un peu inquiétant ».
Au sujet des termes de la loi, des mesures controversées ont été introduites dans la nouvelle législation, comme la suppression de l’aide médicale d’État, la facilitation des expulsions d’étrangers délinquants, ou encore le conditionnement des allocations familiales.

111 étrangers déjà sous le coup de la nouvelle loi

Ainsi, conformément à la nouvelle politique stricte mise en œuvre par Gérald Darmanin, 111 étrangers ont immédiatement été expulsés du territoire français presqu’un jour après son adoption et sa mise en exécution.
Ces étrangers expulsés étaient connus des services de police en raison de diverses infractions, notamment pour radicalisation et pour des crimes tels que le vol en réunion, le port d’arme, le vol avec violence, l’agression sexuelle, le trafic de contrebande, ou encore le cambriolage, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur.
25 d’entre eux venaient de Paris ou de sa petite couronne, alors que douze provenaient de la région lyonnaise, annonce le ministre de l’Intérieur qui précise : « Le message est simple : les étrangers délinquants ne sont pas les bienvenus ».
Sur le plateau de l’émission C à vous, diffusée sur France 5, le premier flic de France a dévoilé la raison du listing des expulsions qu’il entretient sur son compte X (anciennement Twitter). « Quand je dis que j’ai fait expulser 2 500 étrangers délinquants l’année dernière, personne ne le croit », déplore-t-il.
En effet, Gérald Darmanin fait face à des critiques des journalistes soutenant que les expulsions, dont le gouvernement communique sur l’exécution, n’existent pas. Face à cette incrédulité, le ministre a souhaité prendre les devants. « J’ai l’inspiration d’un maire. Un maire sait que c’est par l’exemple qu’on arrive à convaincre », a-t-il souligné avant d’expliquer expulser entre 10 et 30 étrangers délinquants par jour.

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