On connaissait le bébé éprouvette, né par fécondation in vitro, une technique de procréation médicalement assistée mise au point dans les années 1970. Aujourd’hui, la science a évolué : on parle déjà de bébé génétiquement modifié.

Le nombre de bébés éprouvettes était estimé, tous pays confondus, à 4 millions d’enfants en 2012, avant de passer à environ 8 millions en 2018. Le terme désigne cet enfant issu d’un œuf obtenu par fécondation in vitro, une technique de procréation assistée nécessitant la manipulation de spermatozoïdes et d’ovules proposée aux couples ayant des difficultés à donner la vie.

Le premier bébé éprouvette, Louise Brown, est né le 25 juillet 1978 en Angleterre. Le Dr Robert Edwards, l’un des deux médecins de l’Université de Cambridge à l’origine de l’exploit, a obtenu le prix Nobel de médecine en 2010, pour le développement de la fécondation in vitro. En France, le premier bébé éprouvette, Amandine, a vu le jour le 24 février 1982. Le 16 juin 2013, elle a elle-même donné naissance, de façon naturelle, à une petite fille. Mais aujourd’hui, cette technique ne semble plus suffisante.

La conception d’êtres humains sur mesure

Aux États-Unis, il est déjà possible de commander un bébé sur mesure. En Californie, au Fertility Institute de Los Angeles, le Dr Jeffrey Steinberg fabrique des alphas sur commande.

« Nous avons actuellement 7 000 embryons dans nos cuves, et nous savons tout de chacun d’entre eux : de qui ils viennent, quand ils ont été produits et où ils iront ».

Dans ces cuves, le Dr Steinberg cultive les humains de demain. Pour 20 000 $, des parents peuvent venir s’offrir la progéniture de leur rêve.

« Ce que je suis en train de faire, c’est de la chirurgie sur un embryon humain. J’extrais quelques cellules pour analyser l’ADN et tout connaître de cet embryon », explique le chercheur.

Jeffrey Steinberg aurait ainsi répertorié plus d’un millier de facteurs génétiques déterminant non seulement la santé de l’enfant, mais aussi ses caractères physiques. À partir de ces données, il dit pouvoir sélectionner un embryon qui répond au désir de ses clients. 400 futurs parents font appel à lui chaque année.

De quoi craindre la venue d’une nouvelle caste ?

« La première chose que les parents commandent, c’est une fille ou un garçon, la seconde c’est la couleur des yeux, et la troisième la taille de l’enfant. On a même des demandes assez folles : sur la taille, ou pour devenir un bon joueur de football, une bonne danseuse, un bon chanteur, un bon athlète. Évidemment, nous n’avons pas encore toutes ces possibilités », reconnaît-il.

La conception d’êtres humains sur mesure représente aujourd’hui un marché colossal. En 2020, la filière était évaluée jusqu’à 20 milliards de dollars. De quoi craindre la venue d’une nouvelle caste ?

De l’avis d’un spécialiste, « dans le futur, il y aura plusieurs genres d’êtres humains, et certains seront supérieurs d’une manière ou d’une autre. Si les riches ont accès à ces technologies en premier, alors leurs enfants seront des dieux par rapport à nous autres. C’est ce que les rois dans les anciennes sociétés disaient de leurs enfants. C’était un mensonge. Mais cette fois, ce sera vrai » !

(Image source : lelivrescolaire.fr)
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