La France entière a rendu un hommage mérité, le jeudi 9 septembre aux Invalides, à l’acteur Jean-Paul Belmondo, ce « monstre » du cinéma français décédé le 6 septembre à l’âge de 88 ans.

C’est l’avocat de l’acteur et la famille qui ont fait l’annonce au soir, décrivant un homme « fatigué depuis plusieurs semaines, mais qui est parti sereinement ».

Le décès de Jean-Paul Belmondo, véritable légende du cinéma, a suscité une immense émotion, à la hauteur de la popularité de l’acteur.
Son premier rôle au cinéma remonte à 1956, dans « Les copains du dimanche ». Mais c’est dans les années 60 que Jean-Paul Belmondo devient l’un des plus grands acteurs du cinéma français de sa génération.

Il est révélé dans « À bout de souffle », un film qui lui ouvre les portes de la célébrité. Il va ensuite enchaîner des rôles prestigieux.

On le voit dans « Un singe en hiver » en 1962, « L’homme de Rio » (1964), « Le cerveau » (1969), « Borsalino » (1970), « Le Magnifique » (1973), alors que les films « Peur sur la ville » (1975), « Le professionnel » (1981) et « L’As des As » (1982) viendront confirmer la popularité de Belmondo.


Diminué depuis un AVC en 2001, il disparaît de la scène. Il reçoit cependant une Palme d’or d’honneur en 2011 et un César d’honneur en 2017 pour l’ensemble de sa carrière.

Un adieu populaire

La cérémonie d’hommage au Magnifique fut à la fois solennelle et populaire, avec un mélange de Marseillaise jouée par la Garde républicaine, la revue des troupes par Emmanuel Macron et de nombreux fans visiblement émus. On a notamment aperçu certains arborant des tee-shirts à l’effigie de l’acteur, ou brandissant des affiches de films de Belmondo, comme « L’As des As » ou « Le Professionnel », d’autres encore en pleurs.

« Il n’a cessé de chercher le bonheur mais aussi de le donner », a témoigné Victor Belmondo, petit-fils de l’acteur, comédien lui-même, qui a pris la parole à la tribune d’honneur, entouré des autres petits-enfants de l’acteur et de sa dernière fille Stella.

« Nous aimons Belmondo parce qu’il nous ressemblait », a déclaré de son côté le président Macron pour saluer l’acteur dans son éloge funèbre, évoquant « six décennies de vie française (…), six décennies de cavalcades ». « Flic, voyou, toujours magnifique », a enchaîné le chef de l’Etat français, en souvenir de son abondante filmographie. Et de conclure simplement: « Adieu Bébel ».

Un autre épisode émouvant de la cérémonie a été la sortie de la dépouille du « Magnifique », au son de la musique du film « Le Professionnel », jouée par la Garde républicaine. Ce long métrage caractéristique de la carrière de Belmondo qui commence en Afrique où l’acteur joue le rôle d’un agent secret chargé de tuer un président africain, avant d’être livré aux services de ce président puis de s’évader pour regagner la France. Mais l’acteur, outrepassant les ordres de ses superieurs, décide de terminer sa mission: tuer le président N’Djala, devenu dans l’entretemps un allié de la France et en mission officielle à Paris.

De nombreuses personnalités présentes

La cérémonie d’hommage avait réuni de nombreuses stars aussi bien du cinéma que de la chanson, telles Patrick Bruel, Gilles Lellouche, le DJ Bob Sinclar, dont le nom de scène s’inspire d’un personnage de « Bébel », Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, ou encore Cyril Hanouna.

« Il est unique, personne ne remplacera Jean-Paul Belmondo. Comme acteur, on a tous Jean-Paul Belmondo en nous », a déclaré à la presse Jean Dujardin, peut-être l’un des héritiers de Jean-Paul Belmondo à l’écran à en croire un confrère.

« Saint-Augustin disait, les morts sont des invisibles, pas des absents. Pour moi, Jean-Paul, il n’est pas absent. Jean-Paul c’est comme Johnny: il est là. Il n’aurait pas voulu qu’on fasse la gueule. Il est immortel, Jean-Paul, il ne partira jamais », a témoigné pour sa part le producteur et présentateur vedette Michel Drucker.

Dans la cour des Invalides, près de 1 000 personnes parmi le public, mis à part la famille et les personnalités, ont pu assister à l’hommage. Certaines ayant fait le pied de grue depuis les petites heures de la journée pour ne pas manquer un seul moment de l’événement.
Des écrans géants étaient également disposés sur l’esplanade où la foule s’était massée en vue de suivre la cérémonie d’hommage, qui était par ailleurs retransmise en direct par la plupart des chaînes de télévision d’Europe.

Les obsèques de Jean-Paul Belmondo se sont déroulées dans l’intimité, le lendemain vendredi matin, en l’église Saint-Germain-des-Prés, dans le centre de Paris, avant son inhumation. Il aura fait rêver toute une génération de cinéphiles. Adieu Bébel Le Magnifique.

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