Le rapport est accablant. Selon les conclusions de la Chambre des Comptes de la Cour suprême du Cameroun, le Port autonome de Douala (PAD) serait gangrené par des malversations financières à hauteur de centaines de milliards de FCFA.
Au cœur du scandale qui secoue le port de Douala : Cyrus Ngo’o, le très controversé Directeur général. Une affaire qui ébranle jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir.
Mandatée par la Présidence de la république, la Chambre des Comptes a passé au crible la gestion du PAD. Et le constat est sans appel : des centaines de milliards de FCFA se seraient volatilisés dans des opérations douteuses sous la houlette de Cyrus Ngo’o. Avec ce rapport, les langues se délient et les dossiers ressurgissent.
Dans ce ballet de chiffres qui donnent le tournis, quelques affaires symbolisent l’ampleur du désastre.
Portsec d’abord,p ce projet de sécurisation du PAD à 50 milliards de FCFA, dont une partie se serait mystérieusement retrouvée sur des comptes à l’étranger.
L’entretien du chenal d’accès et des quais ensuite, source d’une congestion portuaire malgré les 30 milliards dépensés en 2021 pour acquérir deux dragues. Sans oublier la rocambolesque réparation de la drague Chantal Biya au Nigeria, facturée initialement 1,3 milliard avant de s’envoler à 3,2 milliards. Autant de zones d’ombre qui éclaboussent la gestion du Directeur général Cyrus Ngo’o.
Le PAD endetté à hauteur de 200 milliards
Au-delà des malversations présumées, c’est tout le modèle économique du PAD qui vacille. Avec une ardoise estimée à près de 200 milliards de FCFA, le Port autonome de Douala s’enfonce dans la crise.
Un niveau d’endettement critique qui en fait la deuxième entreprise publique la plus endettée du Cameroun, à en croire une enquête exclusive réalisée par le site 237online.com. Une situation qui hypothèque l’avenir de ce poumon économique.
Alors que les preuves s’accumulent, Cyrus Ngo’o reste étonnamment imperturbable. Pour ce site, cela est dû à la protection dont il bénéficie de la part du tout tout-puissant Secrétaire général de la Presidence Ferdinand Ngoh Ngoh.
Nombre d’affaires demeurées sans suite
Les deux hommes, déjà visés par une procédure dans l’affaire Portsec, semblent plus soudés que jamais, écrit le site. Au point même que le président Paul Biya aurait, sur instruction de Ngoh Ngoh, ordonné au ministre de la Justice de suspendre les investigations visant le DG du PAD. Une influence qui en dit long sur les connexions de Cyrus Ngo’o au sommet de l’État.
Selon le site, l’ombre du Secrétaire général de la Presidence aurait également plané sur l’affaire Martinez Zogo, au sujet de laquelle il aurait également sommé le ministre de la Défense Joseph Beti Assomo de stopper les investigations des magistrats militaires, alors que ces derniers s’apprêtaient à demander l’autorisation d’auditionner l’homme.
