Les ministres de la défense du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire se sont rencontrés, le 19 avril à Niangoloko, au Burkina Faso, en vue d’envisager « un nouveau départ » dans les échanges entre leurs pays.

La rencontre entre les ministres de la Défense des deux pays, initiée par la partie ivoirienne, visait à « prendre un nouveau départ dans les échanges entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, surtout dans la lutte contre le terrorisme ». Est-ce un début de dégel ?
En tout cas, le sourire se lisait sur les visages des ministres Téné Birahima Ouattara de la Côte d’Ivoire et le Général Kassoum Coulibaly du Burkina Faso, à la tête de leurs délégations respectives, à la sortie de leur rencontre du 19 avril à Niangoloko.
« Cette rencontre que nous avons souhaitée, nous partie ivoirienne, était très utile pour nous permettre de nous parler», a précisé le ministre Téné Birahima Ouattara.
À son tour, le général Kassoum Coulibaly de renchérir : « Nous espérons que nous prendrons un nouveau départ dans le cadre du renforcement des relations entre nos deux pays pour lutter contre le terrorisme dans notre sous-région et les différents trafics qui ont lieu à la frontière entre nos deux pays ».
Durant plus de six heures, les délégations des deux pays ont épluché les dossiers relatifs à leur coopération dans le domaine de la défense. « Nous souhaitons vivre dans un espace commun de sécurité, dans la fraternité et la cordialité », a souligné le général Coulibaly.

Une histoire commune

Les deux pays, dont l’histoire et la géographie sont liées, n’ont d’autre choix que de s’entendre pour défendre ensemble leurs peuples et leurs territoires. C’est pourquoi, les deux délégations se sont parlé entre pays frères :
« Nous avons passé en revue tous les points des relations entre les deux pays et je peux vous assurer que cette réunion de Niangoloko donnera un nouveau départ aux relations entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire », a précisé Téné Birahima Ouattara de la Côte d’Ivoire.
Cette rencontre met sur la table le désir des deux pays d’entamer un processus de dégel. On se souvient encore des brouilles sécuritaires entre les deux pays.

De la nécessité d’un sincère dégel

Entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso son voisin, il existe quelques brouilles surtout au niveau sécuritaire. Depuis le 19 septembre 2023, deux gendarmes ivoiriens sont en détention à Ouagadougou. Côté ivoirien, un cas similaire de violation de territoire existe également.
Selon des informations relayées par des médias ivoiriens, fin mars 2024 un militaire burkinabé et un volontaire pour la défense de la patrie (VDP, supplétif civil de l’armée) ont été arrêtés par l’armée ivoirienne. Les deux agents des forces combattantes s’étaient égarés en poursuivant un ratissage visant à traquer des terroristes.
De même en mars 2023, trois policiers ivoiriens avaient été interpellés au Burkina Faso, avant d’être rapidement libérés. Les deux pays ont mené des négociations sur la délimitation des quelque 600 kilomètres de frontière qui les séparent, sans aucun bornage. Cette situation pourrait expliquer ces différentes arrestations dans les zones frontières.
Au-delà de cette rencontre, hautement symbolique, il faut espérer que le rétablissement de la discussion entre les autorités militaires ivoiriennes et burkinabé débouchent sur un véritable dégel. Celui-ci permettra de lever les suspicions sur les «supposées tentatives de déstabilisation», nourries de part et d’autre.

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