L’Afrique et les Caraïbes renforcent leurs échanges commerciaux. En vue de booster le commerce intra-africain, il est attendu une hausse de 54% des exportations de l’Afrique vers les Caraïbes d’ici à 2026. Quels sont les secteurs d’opportunités bénéfiques pour ces deux contrées ?
Impulser une nouvelle dynamique dans les échanges commerciaux entre l’Afrique et les îles Caraïbes est l’objectif visé par la messe du Forum sur le commerce et l’investissement afro-caraïbe sous la houlette de Afriximbank et ses partenaires. Rentrant dans le cadre de la promotion de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), les échanges commerciaux intra-africains pourront franchir la barre des 50% entre les deux entités d’ici 2026. Actuellement à 20%, les secteurs agricoles, du tourisme, de la logistique et du transport pourront donner un coup d’accélérateur à ces échanges.
C’est donc de bon aloi qu’un protocole d’accord a été signé entre la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et l’Agence caribéenne de développement des exportations (CEDA) afin de soutenir les flux de commerce et d’investissement entre l’Afrique et les Caraïbes. Selon les termes du protocole d’accord, signé le 14 juin 2024 lors des 31èmes Assemblées annuelles d’Afreximbank (AAM2024) et du 3ème Forum sur le commerce et l’investissement afro-caraïbe (ACTIF), qui se sont tenus à Nassau aux Bahamas, Afreximbank et CEDA collaboreront au renforcement des capacités et à la collaboration technique, au partage des connaissances et à l’échange d’informations ainsi qu’à la promotion et à la facilitation du commerce et de l’investissement.
Le protocole d’accord devrait permettre d’accroître les échanges commerciaux et les investissements entre l’Afrique et les Caraïbes, encourageant ainsi la croissance économique et le développement mutuels.
Oluranti Doherty, directeur du développement des exportations, a signé le protocole d’accord au nom d’Afreximbank, représentant Kanayo Awani, vice-président exécutif de la Banque de développement du commerce intra-africain et des exportations, tandis que Leo Naut, directeur exécutif adjoint et responsable de la CEDA, a signé au nom de son organisation.
L’accord s’inscrivait dans le cadre des efforts déployés par Afreximbank pour concrétiser la vision de l’Union africaine en désignant la diaspora africaine comme la sixième région du continent, a-t-on commenté.
Faire baisser les droits de douane
Selon un rapport du Centre de commerce international publié en août 2022, les droits de douane sur certains produits avoisinent les 30 % et que les exportations africaines vers les Caraïbes ne représentent même pas 0,1 % des exportations totales du continent.
Si pour le moment l’Afrique n’exporte vers les Caraïbes que des minéraux primaires, les experts notent qu’il existe de nombreuses opportunités pour diversifier le commerce entre les deux régions. Les experts expliquent en quoi les secteurs des produits agricoles, des fertilisants et des produits pharmaceutiques peuvent permettre d’accroître significativement les échanges commerciaux, précisant que les pays africains pourraient rapidement bénéficier de cette embellie dans un contexte marqué par l’implémentation de la zone de libre-échange continental.
La ZLECAf représente une vision audacieuse pour une Afrique et des États de la CARICOM unifiés et prospères. En s’attaquant aux obstacles infrastructurels et financiers, l’Afrique et les Caraïbes peuvent créer un environnement économique solide qui profitera à tous les citoyens. Mais pour que la ZLECAf fonctionne, il faut une union des esprits et des économies.
L’Afrique et les Caraïbes doivent s’appuyer sur leur histoire commune et développer des partenariats économiques mutuellement bénéfiques qui reflètent leurs situations, avantages et défis particuliers. Les deux régions devraient privilégier la création d’écosystèmes favorables aux PME, afin de développer leurs activités et de répondre aux demandes du marché.
