Fin diplomate au parcours couronné de nombreux succès, Ramtane Lamamra, le nouveau patron de la diplomatie algérienne que certains qualifient de  « bête noire » de Rabat , mène ses jours-ci , de nombreuses médiations  pour  le règlement de nombreux conflits sur le continent africain. Sa dernière tournée africaine qui l’a conduit tour à tour au Soudan,  Ethiopie,  Tunisie, Caire, Mauritanie…est illustrative de ce retour en force de la diplomatie algérienne et de sa volonté à apaiser les tensions  qui agitent, pour diverses raisons, plusieurs pays africains. 

Ramtane Lamamra s’acquitte pleinement de sa  mission  et  redonne ainsi à  l’Algérie sa place d’Etat-pivot  sur la scène continentale, place qu’elle a perdue  ces dernières années en raison des errements et de la gabegie de l’ancien régime. Le département  de la diplomatie algérienne  qui  a  changé de nom pour devenir le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale, à l’effet de prendre également en charge les préoccupations  de la diaspora, fait actuellement feu de tout bois pour donner de la visibilité et de la voix au pays  qui s’est complu depuis au moins 2018 dans un  « repli diplomatique » assourdissant ! Perpétuant en ces moments de détresse sanitaire ses devoirs de solidarité et de bon voisinage,   l’Algérie  qui fait des questions africaines et arabes le cœur de ses préoccupations diplomatiques,  sort de son repli  et  déploie présentement  toute son énergie pour  promouvoir et  développer ses relations bilatérales sur les plans politiques et économiques, avec bon nombre de pays africains.

C’est un fait indéniable, l’Algérie s’intéresse de plus en plus pour le contient africain qui  est son prolongement naturel. Elle entreprend toutes sortes de démarches et de médiation  pour éteindre les conflits qui couvent entre les pays  et réaliser la complémentarité régionale au mieux des intérêts de tout le continent. 

C’est incontestable, la  diplomatie algérienne  a repris son dynamisme et s’impose comme la plus influente dans la région.  Les initiatives  entreprises  en faveur d’une solution pacifique à la crise libyenne et en faveur du règlement du conflit autour du barrage de la Renaissance entre l’Ethiopie d’un côté et l’Egypte et le Soudan de l’autre ne pourront qu’aboutir à des résultats concluants vu l’efficacité  reconnue au nouveau timonier de la diplomatie algérienne.  

Le redéploiement diplomatique de l’Algérie, dans cette époque marquée par la résurgence de la pandémie du Covid-19 et par l’instabilité sécuritaire chez les pays du voisinage, ne peut être que bénéfique pour tout le monde. 

L’Algérie qui a toujours privilégié la médiation au rôle de gendarme  va réussir, quelle que soit la difficulté de la mission,  à ramener la stabilité  dans les pays tourmentés par des conflits sanglants, et à aplanir les différends qui polluent les relations entre les pays voisins.

Peser dans la résolution de la crise libyenne

Le dialogue inclusif lancé par l’Algérie, afin de rétablir la paix et l’union du peuple libyen, conforte la scène politique française, de l’Union européenne et l’ONU. L’Algérie est sollicitée encore une fois pour jouer son rôle dans la résolution de la crise libyenne. C’est ce qu’a conclu le centre de dialogue humanitaire (HD Centre).

Le responsable du centre de dialogue humanitaire, le directeur général David Harland, a déclaré que «l’Algérie qui joue un rôle très responsable et très indépendant, peut rassurer les Libyens sur le fait que l’accord du cessez-le feu signé le 23 octobre dernier est sûr et capable de mener à la stabilité en Libye», et d’ajouter «c’est le moment pour l’Algérie de jouer un rôle clé et pousser les parties en conflit dans la dernière ligne droite du processus politique en Libye. L’Algérie fait de grands efforts pour rester neutre et laisser les Libyens résoudre eux-mêmes la crise», a-t-il martelé.

Cette déclaration émane d’un responsable d’un centre connu par ses travaux et études stratégiques objectifs et d’une neutralité avérée. Au niveau régional, les protagonistes de voisinage reconnaissent que l’Algérie dispose de caractéristiques et de l’aura diplomatique pour assurer une médiation fructueuse entre les parties en conflit en Libye.

Les interférences et le jeu scabreux des forces exogènes, à savoir l’Otan et ses représentants potentiels ont montré que ces derniers ne veulent pas d’un règlement pacifique de la crise libyenne dans le cadre d’un dialogue inclusif entre les frères libyens. D’ailleurs, ce n’est pas par hasard que le responsable du centre du dialogue humanitaire, David Harland, emploie la même approche et démarche de la diplomatie algérienne et sa position dans le règlement du conflit libyen. Dans ce sens, le directeur général du centre de dialogue humanitaire à indiqué que «les pays présents et ceux qui s’ingèrent en Libye doivent soutenir le processus de dialogue en Libye comme le fait l’Algérie»

Hissen Chaïd

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