Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier, issu des Républicains, au poste de Premier ministre, après d’âpres tractations – 51 jours au total – et d’indécisions consécutives à des élections législatives anticipées perdues par La République (LR) du président.
Après une valse de noms de prétendants à Matignon, dont Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, le Président français a finalement porté son choix, le 5 septembre, sur celui auquel on attendait le moins mais qui semble constituer une option à même d’apaiser les fortes tensions postélectorales.
Michel Barnier, ancien commissaire européen de 73 ans et le plus vieux Premier ministre de France, s’est distingué dans son rôle de principal négociateur pour l’Union européenne sur l’accord du Brexit avec la Grande-Bretagne. Il succède à Gabriel Attal, le plus jeune Premier ministre.
Après son refus de nommer à Matignon ni Jean-Luc Mélenchon de France Insoumise qui se voyait déjà bien dans l’habit de Premier ministre, ni Lucie Castets du Nouveau front populaire arrivé en tête des législatives avec 193 députés sur 577, Emmanuel Macron fait donc le choix de se tourner vers une droite affaiblie, La Droite républicaine ne comptant que 47 députés. Il fait le pari d’allier les voix de la coalition présidentielle (166 députés) et, pourquoi pas, du Rassemblement national et ses alliés (142 députés).
Une tâche ardue
Pour l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, la tâche de Michel Barnier « s’annonce rude mais la difficulté ne lui a jamais fait peur. Et nous serons nombreux à l’aider ». Le Rassemblement national de Marine le Pen, de son côté, a tempéré, déclarant laisser sa chance à Michel Barnier et précisant attendre son discours de politique générale avant de se prononcer.
Mais la grogne reste vive à gauche. Pour Jean-Luc Mélenchon, « l’élection a été volée au peuple français ». « Alors que le deuxième tour avait été tout entier concentré à faire échec au Rassemblement national, c’est la personnalité la plus proche de ses positions qui est désignée », a-t-il tonné, en référence notamment à la proposition de Michel Barnier d’un moratoire sur l’immigration.
Attention à ne pas confondre avec l’actrice Michèle Bernier
La confusion entre les noms du nouveau Premier ministre Michel Barnier et de l’actrice Michèle Bernier font rire les internautes, mais pas qu’eux. La consonnance entre les deux noms est si proche qu’elle se prête volontiers au lapsus, y compris chez des journalistes.
« Suite à une faute de frappe du Secrétaire général de l’Élysée, ce n’est pas Michel Barnier mais bien Michèle Bernier qui est nommée Première ministre », a plaisanté un internaute.
« Il en fallait du courage pour nommer Michèle Bernier comme PM ! Une femme, issue de la société civile. Le vent du changement souffle », ironise un autre.
L’actrice a partagé sur son compte X le message d’un sympathisant : « Bravo Michèle Bernier pour votre nomination. Même si je ne vois pas bien pourquoi vous avez été choisie ».
L’actrice, qui partage l’affiche de la série « La Stagiaire » diffusée sur France 3, a ajouté avec humour : « Alors moi, en tout cas, je suis ravie que vous ayez tous envie que je sois Première ministre. Mais entre Matignon et ma carrière, je choisis ma carrière », a-t-elle ironisé.
