Bien qu’elle puisse capter environ 36 000 tonnes de CO2 par an, ce n’est qu’une infime partie de la solution. Mais la start-up suisse Climeworks n’en finit pas de faire parler d’elle.
Sa dernière prouesse concerne l’ouverture en Islande de l’usine de capture de carbone la plus grande au monde, surpassant ainsi de très loin son propre record. Son précédent site, Orca, présentait déjà une capacité impressionnante de 4 000 tonnes de CO2 capturées annuellement. Mais aujourd’hui, c’est près de dix fois plus !
C’est par le nom évocateur de Mammoth que l’on connaît cette nouvelle usine. Équipée de 72 ventilateurs industriels, elle est capable de séquestrer 36 000 tonnes de CO2 chaque année. Une performance rendue possible grâce à une technologie de pointe et à une localisation stratégique. En effet, l’usine est située au cœur d’un volcan dormant, à proximité de la centrale géothermique de Hellisheidi qui lui fournit l’énergie nécessaire à son fonctionnement.
Des efforts louables mais bien insuffisants
Chez « Climeworks », le CO2 n’est pas recyclé mais plutôt stocké et en quelque sorte fossilisé.
Comment ? Par une succession de trois étapes.
D’abord, le gaz est extrait de l’air grâce à de la vapeur d’eau surchauffée, ensuite il est comprimé, puis dissous dans l’eau.
Enfin, il est pompé jusqu’à 2 300 pieds sous terre dans du basalte volcanique.
Ce composé réagit avec le magnésium, le calcium et le fer présents dans la roche pour former des cristaux solides qui renferment le CO2.
Malgré tout, cette technologie innovante n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins pour parvenir à la neutralité carbone d’ici à 2050. C’est ce qu’explique Jan Wurzbacher, fondateur de Climeworks :
« Pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, nous devrions retirer quelque 6 à 16 milliards de tonnes de CO2 de l’air chaque année ».
Face à ce défi de taille, l’industrie de la capture de carbone doit encore beaucoup évoluer, au risque de rester au stade de l’ébauche. C’est pourquoi ce dernier appelle les autres entreprises à s’engager dans la cause pour garantir l’avenir propre de notre planète.