Le président Évariste Ndayishimiye a accusé le Rwanda, le vendredi 29 décembre, « d’entretenir et former les rebelles de Red Tabara à tuer des personnes âgées, des femmes enceintes et des enfants ».

Le chef de l’État burundais a affirmé que les Red Tabara sont nourris, logés, hébergés et entretenus en termes de logistiques et moyens financiers par le pays qui les loge, le Rwanda. En revanche, la porte-parole du gouvernement rwandais a dit dans un communiqué qu’il n’y a aucune vérité dans les propos du président Ndayishimiye. Une politique du mensonge que Kigali a toujours usé depuis l’arrivée de l’APR au pouvoir.
Le président burundais a animé une conférence publique de fin d’année. Il est revenu sur les attaques du groupe armé Red Tabara qui a tué 20 civils le 22 décembre dernier à Gatumba, non loin de la frontière avec la RDC, selon un communiqué du gouvernement burundais.
Il n’a pas raté sa cible. Le Rwanda est accusé d’entretenir le groupe armé qualifié de mouvement terroriste par les autorités burundaises.
« Nous connaissons où se trouve la tête de Red-Tabara. Cela fait deux ans que nous faisons des négociations pour qu’ils soient extradés afin d’être jugés ici, car vous savez que ce sont eux-mêmes qui ont commis l’irréparable en 2015. Nous sommes très fâchés, je dirais que nous avons échoué, ils ne nous les ont pas livrés. Ces groupes sont hébergés, nourris et entretenus en termes de logistiques et moyens financiers par le pays qui les loge. C’est à côté au Rwanda », a accusé le président Neva.

Haine entre Burundais et Rwandais

« Je conseillerais au Rwanda…si vous continuez d’entretenir quelqu’un qui tue des bébés, vous êtes en train de semer la haine entre citoyens burundais et rwandais. Ce n’est pas normal que tu nourris quelqu’un qui massacre des vieilles femmes et enfants et t’attendre à ce que les Burundais restent contents », a poursuivi M. Ndayishimiye.
Des journalistes ont voulu savoir si le chef de l’État burundais est prêt à écouter les rebelles. « S’ils étaient de vrais politiciens, ils auraient cherché à entrer en contact avec le chef de l’État, un ministre, mais ils s’attaquent à de simples citoyens. Et s’ils voulaient renverser les institutions par armes, ils s’attaqueraient à l’armée et la police pour récupérer le pays. Mais ils font le contraire. Ils ne s’adonnent qu’aux massacres. C’est très honteux de voir des Burundais recourir à la violence encore aujourd’hui », a-t-il insisté.
Et d’enfoncer le clou. « Ce ne sont pas des politiciens, ce sont des assassins, des terroristes, qu’ils nous disent comment ils peuvent oser tuer des enfants, massacrer des femmes enceintes, tuer un enfant de trois ans… ».

Le Rwanda les forme pour tuer

Le président burundais a proféré des allégations plus graves. « Je conseille au Rwanda qui les forme militairement et d’ailleurs il les forme pour tuer, nous leur conseillons à les livrer à la justice burundaise pour que les Burundaises aient la paix », a-t-il souhaité.
« Aussi longtemps qu’ils ont un pays qui leur fournit des uniformes, les nourrit, les protège, les loge, les entretient , nous aurons des problèmes », a-t-il insisté , prédisant un mauvais avenir pour le Rwanda.
Les relations entre les deux sœurs nations des Grands-Lacs d’Afrique se sont détériorées en 2015 suite à un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza cette année là. Les autorités burundaises ont reproché au Rwanda d’avoir reçu des auteurs du coup d’État raté du printemps de la même année.
Dans un communiqué, Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais a dit, peu après les accusations, que « le gouvernement du Rwanda rejette les commentaires de S.E. Évariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi, selon lesquels le Rwanda soutiendrait des groupes rebelles armés burundais basés dans l’est de la RDC. Le Rwanda n’est associé, en aucune manière, à un quelconque groupe armé burundais », a-t-elle déclaré.
Les relations entre le Burundi et le Rwanda s’étaient détendues après l’accession du président Ndayishimiye au pouvoir en juin 2020, ce qui a été matérialisé par la réouverture des frontières entre les deux nations entre autres.

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