La Banque africaine de développement vient de nommer le Mauricien Désiré Jean-Marie Vencatachellum en qualité de directeur du Département des économies des pays avec effet à partir du 1er novembre 2023.

Banquier de développement chevronné, Vencatachellum totalise plus de trente ans d’expérience en matière de leadership stratégique sur les questions économiques et financières du développement, en particulier en Afrique. Il a excellé dans la direction d’équipes diversifiées et de grande taille, qui interagissent avec des parties prenantes de haut niveau pour exécuter des mandats à enjeux élevés dans des délais courts.

Il est également reconnu comme leader en matière de mobilisation et de gestion de capitaux au service du développement.
Vencatachellum a rejoint le Groupe de la Banque africaine de développement en 2005 en tant qu’économiste de recherche principal et a occupé depuis 2011 des postes de direction, notamment en qualité de directeur de la recherche (2011-2012), de directeur des politiques opérationnelles (2012-2013) et de directeur du Département de mobilisation des ressources et des partenariats de 2013 jusqu’à la date de la présente nomination.

Un parcours impressionnant

En 2020, il a reçu le prix du meilleur mentor décerné par le Conseil du personnel du Groupe de la Banque africaine de développement, en reconnaissance des conseils en carrière et en orientation professionnelle qu’il a toujours su prodiguer à ses collègues et à ses équipes.

Il a dirigé, administré et supervisé des fonds fiduciaires et des fonds spéciaux, de même qu’il a lancé de nombreuses innovations. Il a été le chef de file de l’élaboration de la Politique en matière de fonds fiduciaires 2021 du Groupe de la Banque africaine de développement, laquelle a donné la priorité aux fonds fiduciaires multidonateurs et veillé à ce que tous les fonds fiduciaires soient pleinement alignés sur les priorités stratégiques de la Banque.

Il a été à l’origine d’un certain nombre de premières, telles que la création du premier fonds fiduciaire de la Banque avec une fondation, le Fonds fiduciaire Bill et Melinda Gates, et des accords-cadres avec la Commission européenne qui, depuis 2015, ont conduit à l’approbation par Bruxelles de projets cofinancés et d’accords de garantie d’une valeur de plus d’un milliard d’euros.

En tant que directeur du Département de la recherche, Vencatachellum a élargi le champ de couverture des Perspectives économiques en Afrique à l’ensemble des pays africains. Il a constitué et dirigé l’équipe qui a mis en œuvre l’évaluation ex ante de l’additionnalité et des résultats en matière de développement (ADOA) de toutes les opérations non souveraines de la Banque africaine de développement. Il a mis en œuvre des politiques opérationnelles à fort impact, dont la politique de crédit de la Banque telle que modifiée et la politique énergétique du Groupe de la Banque.

« Heureux d’œuvrer pour une vision inspirante »

Désiré Jean-Marie Vencatachellum, le nouveau directeur principal du Département des économies pays (Image source : ideas4development.org)

Avant de rejoindre le Groupe de la Banque africaine de développement, M. Vencatachellum a travaillé à HEC Montréal, à l’université de Montréal. Il a publié de nombreux articles dans des revues scientifiques à comité de lecture sur le développement économique, l’histoire économique, l’économétrie ainsi que la recherche et le développement. Il est titulaire d’un doctorat en Économie de l’université Queen’s, au Canada et d’un magistère ingénieur économiste d’Aix-Marseille II, en France.

Commentant sa nomination, Vencatachellum a déclaré : « Je tiens à remercier Akinwumi Adesina de m’avoir nommé à ce poste. Je vois là une occasion extraordinaire de renforcer la position de la première institution de financement du développement en Afrique en tant que fournisseur de solutions fondées sur la connaissance pour une Afrique durable, inclusive et prospère. Je me réjouis de travailler avec la haute direction, des collègues talentueux et dévoués, et toutes les parties prenantes pour aider à mettre en œuvre la vision inspirante du président pour la Banque et pour l’Afrique ».

La BAD appelle les étrangers à investir en Afrique

Désiré J.M. Vencatachellum et Kevin Urama, l’équipe de la BAD analyse les perspectives de relance post-Covid et le grand défi de l’accès aux capitaux pour les opérateurs africains. (Source : jeuneafrique.com)

Par Esther Fossi

L’économiste en chef du Groupe de la Banque africaine de développement, Kevin Urama, appelle les entrepreneurs scandinaves et irlandais à faire de l’Afrique leur destination d’affaires et d’investissement.

En visite officielle au Danemark, en Finlande, en Irlande, en Norvège et en Suède du 25 au 29 septembre 2023, Urama a déclaré que le boom démographique de l’Afrique, qui devrait en faire la région la plus peuplée du monde d’ici à la fin du siècle, avec jusqu’à 3,4 milliards d’habitants, offrait d’énormes possibilités d’affaires et d’investissement au reste du monde.

« Avec une population de plus de 1,3 milliard d’habitants [actuellement], 600 millions de jeunes, une urbanisation rapide et des revenus croissants pour les classes moyennes, l’Afrique est la première frontière des marchés émergents », a-t-il indiqué.

Selon Kevin Urama, l’agriculture et l’énergie en Afrique offrent d’immenses opportunités pour le commerce et l’investissement avec les pays nordiques, car la taille du marché de l’alimentation et de l’agriculture en Afrique atteindra 1 000 milliards de dollars américains d’ici à 2030, contre 300 milliards de dollars en 2022.

L’Afrique renferme plus de la moitié des terres non cultivées

L’Afrique possède 65 % des terres arables non cultivées de la planète, ce qui représente un vaste potentiel pour l’agriculture durable et l’agro-industrie.

S’exprimant lors d’une réunion avec des hommes d’affaires à Copenhague, au Danemark, le 28 septembre, M. Urama a déclaré que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), le plus grand bloc régional au monde en termes de nombre de pays, était un marché estimé à 3 500 milliards de dollars.

« Les entreprises danoises devraient saisir ces opportunités commerciales et investir davantage en Afrique », a appelé M. Urama, qui est également le vice-président du Groupe de la Banque chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances.
Il a indiqué que le commerce bilatéral entre le Danemark et l’Afrique avait augmenté de 28,6 % entre 2018 et 2022, passant de 2 milliards à 2,6 milliards de dollars américains, soulignant qu’il y avait un potentiel de croissance.

« Mais cette augmentation est insuffisante, tant en valeur qu’en termes relatifs. Entre 2018 et 2022, les exportations totales du Danemark vers l’Afrique ne représentaient en moyenne que 0,3 % du total des importations mondiales de l’Afrique », a-t-il précisé.
Les importations du Danemark en provenance d’Afrique ne représentaient que 0,1 % des exportations totales de l’Afrique entre 2018 et 2022.

Publicité