Il y’a un an, le capitaine Ibrahim Traoré s’emparait du pouvoir au Burkina Faso. Après les premiers balbutiements, que retenir du nouveau pouvoir ? Décryptage.

Le capitaine Ibrahim Traoré essaie de se construire un destin. Une année après, c’est l’heure du bilan. Dans son entretien avec la presse sur la télévision nationale, diffusé le 29 septembre 2023, le capitaine président a cité de nombreux acquis. Parmi eux le recrutement de plus de 50 000 Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) pour appuyer les Forces de défense et de sécurité dans la reconquête du territoire.

Mais aussi la création des GUMI, les Groupements d’unités mobiles d’intervention. Elles ont été créées au sein de la Police nationale afin d’appuyer les forces armées nationales. Des unités spéciales ont été créées également dans d’autres corps paramilitaires.

Pour ce qui concerne la gestion des déplacés internes, le gouvernement a annoncé que plus de 190 000 personnes ont rejoint leur bercail. Des opérations de ravitaillement ont aussi été menées.

Des armes ont été acquis et des vecteurs aériens achetés. Sur le plan économique, le Programme de l’entreprenariat pour l’actionnariat populaire a été lancé et la première pierre d’une usine de fabrication de concentré de tomate a été posée le 23 septembre 2023 à Bobo-Dioulasso, la capitale économique du Burkina Faso.

Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025

Dans la même adresse, le capitaine Ibrahim Traoré a fait état du lancement d’une « offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 » pour un coût de 592 milliards de Fcfa. Sa mise en œuvre ambitionne la production d’un million de tonnes de riz pour couvrir 100% des besoins de consommation des Burkinabè, de 2 millions de tonnes de maïs, de 60 000 tonnes de pomme de terre et de 100 mille tonnes de poisson.

Le programme permettra également la relance de la filière avicole, le relèvement des éleveurs affectés par les différentes crises, le renouvellement de 5 000 hectares de vergers de manguiers et la relance de la production du blé sur 1 500 hectares. Tout ceci avec en ligne de mire, la création de 100 000 emplois décents dans le secteur agropastoral.

Raffiner l’or au Burkina Faso

En sus, et non des moindres, la Société nationale des substances précieuses (SONASP) a été créée, en vue de la production, la commercialisation de l’or ainsi que la transformation des substances précieuses avec la possibilité de se doter d’une raffinerie. À signaler également eu le lancement de l’initiative présidentielle pour la production agricole 2023-2024, qui vise une production agricole d’environ 190 000 tonnes de céréales et de légumes sur plus de 11 000 hectares.

Elle mobilise 1 000 militaires, plus de 2 000 volontaires pour la patrie (VDP) et plus de 4 000 personnes déplacées internes. D’une valeur de plus de 22 milliards de f CFA, elle ambitionne d’intensifier la riziculture, un programme alimentaire militaire et une production destinée à la lutte contre l’insécurité alimentaire.

Sur le plan diplomatique, il faut parler « de la dénonciation des accords militaires et fiscaux qui nous liaient à la France, du renvoi de la force Sabre qui stationnait à Kamboinsin, de la mise en œuvre de l’actionnariat populaire, de l’offensive agro-sylvo-pastorale, des nouvelles bornes légales imposées aux promoteurs immobiliers, de la résiliation du contrat sur l’aéroport de Donsin qui liait l’État à une société française, de la cession d’actifs miniers d’Inata et de Tambao à AfroTurc, etc.

Sauf à pécher contre l’esprit, on ne peut donc pas nier que de nombreuses mesures ont été prises même si pour certaines, il faut attendre d’en mesurer l’efficacité et l’impact dans le temps », fait savoir le quotidien local L’Observateur Paalga.

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