Après l’UNC de Vital Kamerhe, c’est au tour de l’UDPS, le parti au pouvoir, de tenir son congrès extraordinaire afin de désigner le candidat du parti à la présidentielle de décembre 2023.

Contrairement aux assises de l’UNC, où une petite surprise était envisageable – avec l’Accord de Nairobi en sourdine –  le Congrès de l’Union pour la Démocratie et le Progrès social, avec un seul point inscrit à l’ordre du jour, à savoir la désignation du candidat du parti à l’élection présidentielle de décembre, était pratiquement un non-événement. En effet, le président sortant étant lui-même président de la formation politique, l’éventualité d’un séisme était totalement exclue.

Bref, Félix Tshisekedi a été reconfirmé président du parti jusqu’en 2028 et entériné candidat à la présidentielle, à l’issue du congrès extraordinaire de l’UDPS, qui s’est tenu le samedi 26 août à Nganda Yala, dans la commune de la N’Sele, dans la périphérie de Kinshasa. À l’unanimité, soit dit en passant.

Pour les congressistes, le renouvellement du mandat de Félix Tshisekedi est conforme à la résolution N°005/UDPS du 31 mars 2018 portant élection de ce dernier au poste de président de la formation politique, à l’issue d’un congrès extraordinaire tenu après le décès de son père, feu Etienne Tshisekedi. Les participants des assises de Ngala Yala ont également désigné Félix Tshisekedi comme le candidat de l’UDPS à l’élection présidentielle.

Une semaine auparavant, soit le samedi 19 août, c’était l’Union pour la nation congolaise (UNC), de Vital Kamerhe, qui avait désigné Félix Tshisekedi comme son candidat à la présidentielle.

Le souci de parachever le programme commun

Image d’archive : Vital Kamerhe, président de l’UNC. (Image : JUNIOR D.KANNAH / AFP)

Les membres de l’UNC avaient justifié le choix de la reconduction de Félix Tshisekedi par le souci, selon eux, de parachever les actions du programme commun conçu avec son partenaire, l’UDPS, à l’avènement de la plateforme CACH (Cap pour le changement). Il s’agit aussi, à leur avis, de poursuivre « la mutualisation des efforts pour l’émergence de la RDC » dans le cadre de l’Union sacrée pour la nation. 

Nous l’avons relevé, la décision prise par les congressistes de l’UNC vient ainsi annihiler la disposition de la convention de Nairobi de 2018 entre l’UNC et l’UDPS, prévoyant, après le premier mandat de cinq ans, une alternance de candidature unique à la présidence de la République et, en cas de victoire, la Primature pour l’autre formation politique. 

« Il (Félix Antoine Tshisekedi) nous a dévoilé un leadership responsable et attentif aux doléances de son peuple. Comment ne pas nous réjouir du socle de cette union qui fut à la base de la naissance de l’Union sacrée de la nation (USN). Notre choix aujourd’hui est un choix de cœur et de raison, car notre grande capacité de changer les choses est tributaire à notre foi en l’avenir », a tenu à expliquer le leader de l’UNC, Vital Kamerhe, qui précise :

« Nous demandons à Félix Antoine Tshisekedi de porter l’ambition de notre parti à la présidentielle 2023, telle que formulée à la résolution qui vient d’être adoptée par le congrès de notre parti. Nous sommes conscients de l’immense tâche qui attend le président de la république, mais nous savons que nous pouvons compter sur sa détermination de porter encore haut le flambeau de notre ambition nationale ».

L’Union sacrée de la nation comme machine électorale

Le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo

Le congrès de l’UNC, le troisième dans l’ordre, a par ailleurs renouvelé le mandat de Vital Kamerhe au poste de président national du parti et amendé certaines dispositions, afin de les conformer aux réalités politiques actuelles.

À la tête de la RDC depuis janvier 2019, à l’occasion de la première alternance politique intervenue dans ce grand pays d’Afrique centrale, le fils de l’emblématique opposant congolais Étienne Tshisekedi, pour l’emporter en décembre prochain, devra non seulement compter sur ses partisans de l’UDPS et ses alliés de l’UNC, mais aussi sur les partis de l’Union sacrée de la nation, ce regroupement politique qui avait réussi, contre toute attente, à arracher la majorité parlementaire en faveur du président élu, avant de se muer en plateforme électorale devant porter sa candidature.

Quelques figures emblématiques de ce regroupement politique ont d’ailleurs été aperçus au congrès l’UDPS, notamment le président du Sénat Modeste Bahati Lukwebo, de l’AFDC-A, alors que l’UNC de Vital Kamerhe était représenté par Billy Kambale.

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