Le Brésil élit son nouveau président les 2 et 30 octobre, pour les 1er et 2ème tours, avec une bataille annoncée âpre entre Jair Bolsonaro, actuel président, et Luiz Inácio Lula da Silva, son prédécesseur.

La campagne électorale a été lancée le jeudi 21 juillet et l’entrée en lice de Lula, président du Brésil de 2003 à 2010, suivie trois jours plus tard de l’annonce de la candidature de Bolsonaro, qui brigue un second mandat.

Les deux principaux candidats à la présidentielle se livrent déjà à un véritable duel aux couteaux, mettant aux prises extrême droite et extrême gauche, lequel devrait cadencer les prochains jours d’un Brésil déjà mouvementé.

Bolsonaro a été le premier à porter un uppercut, à l’annonce de sa candidature à Rio de Janeiro, le 24 juillet, accusant Lula, sans toutefois le nommer, de vouloir restreindre les libertés, tentant ainsi de contrer la popularité de son adversaire, donné favori dans les sondages à quelques jours du scrutin.

« Priez pour que le Brésil ne connaisse jamais les douleurs du communisme », a martelé le champion de l’extrême droite, qui surfait sur le sentiment profondément religieux des Brésiliens, tout en faisant référence aux situations dramatiques des pays voisins comme le Venezuela.

Deux candidats aux antipodes

Pour l’entame de sa campagne, Bolsonaro s’est rendu à l’endroit où il avait été poignardé il y a quatre ans par un déséquilibré, frôlant la mort. « Je suis submergé par l’émotion d’être de retour ici. Ce qui s’est passé ce jour-là m’a conduit à la renaissance, m’a sauvé pour devenir président de la république. Ce qui est la meilleure chose pour notre pays ».

Mais le président sortant ne porter des critiques acerbes contre le système électoral, avec son vote électronique. Ce qui fait craindre qu’il ne remette en cause le verdict en cas de défaite.

Quant à Lula da Silva, président de 2003 à 2010, et qui a recouvré ses droits civiques après l’annulation de sa condamnation dans une affaire de corruption, il a choisi de débuter sa campagne devant l’usine qui l’a vu devenir un leader syndical.

Là, il a décoché un coup fulgurant, en critiquant la gestion de la pandémie du Covid par son adversaire. « Vous avez été négationniste, vous n’avez pas cru à la science ni aux gouverneurs. Vous n’avez cru qu’en vos propres mensonges. Si quelqu’un est possédé par le diable, c’est bien Bolsonaro », a-t-il proclamé sous les applaudissements des milliers de partisans.

Le décor est planté pour cette campagne hautement coloriée, mais pas seulement. Les observateurs croisent les doigts pour que rien n’oppose les deux camps, parfaitement aux antipodes, lors de l’annonce des résultats.

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