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Chasse à la Mission de l’ONU: Bintou Keita appelle la Belgique à la rescousse

Bintu Keita, l’Envoyée Spéciale du Secrétaire Général de l'ONU en RDC (Image : opinion-info.cd)

Une série de violentes  manifestations ont visé la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) dans la semaine du lundi 25 juillet, à l’est de ce pays, où sévissent une centaine de groupes armés depuis près d’une trentaine d’années.

Accusant les Casques bleus de la MONUSCO d’être inefficaces, et donc inutiles, face aux groupes armés locaux et étrangers qui ont plongé les provinces orientales du Nord et du Sud-Kivu ainsi que de l’Ituri dans le chaos, les populations de cette partie de la RDC s’en sont prises violemment aux installations des forces des Nations unies, dont elles réclament le départ pur et simple du sol congolais.

Le mouvement, parti d’un appel de la Société civile et qui a dégénéré en pillages systématiques des installations des forces onusiennes dans plusieurs villes – Béni, Butembo, Kanya Bayonga et Uvira notamment – s’est soldé par un lourd bilan: une vingtaine de morts parmi les civils, mais aussi trois Casques bleus tués, selon plusieurs sources.

La Belgique se dit concernée par la sécurité et l’intégrité territoriale du Congo

La semaine dernière, Bintou Keita, la cheffe de la MONUSCO, était à Bruxelles où elle s’est entretenue avec la nouvelle ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib, sur la situation, qui devenait explosive après les différentes prises de position d’acteurs de divers horizons sur un départ forcé des forces de stabilisation de l’ONU du territoire congolais, excédés par l’impuissance de cette mission.
Hadja Lahbib a, à cette occasion, déploré la « recrudescence des tensions » et « une situation humanitaire qui se détériore à vue d’œil » dans l’est du Congo.

La ministre a assuré que la situation relative à la sécurité et à l’intégrité territoriale du Congo a été évoquée au Conseil européen des Affaires étrangères, à la demande de la Belgique. Pour les Congolais, néanmoins, il faudrait plutôt que la communauté internationale prenne position plus vigoureusement face à une situation qui s’enlise et qui n’augure absolument rien de bon.

Appel à la désescalade

Face au lourd bilan des manifestations, plusieurs voix se sont fait entendre, dont celle du gouvernement congolais, via son porte-parole Patrick Muyaya, ministre de la Communication, qui a condamné les actes de violence et appelé à l’apaisement, avant d’annoncer une enquête conjointe avec la Mission de l’ONU.

De son côté, la Conférence épiscopale du Congo (CENCO), tout en condamnant « fermement toute violence qui a prévalu durant les manifestations », dit aussi comprendre « la colère des compatriotes », quasiment abandonnés à eux-mêmes face à une insécurité quotidienne et à des morts qui continuent de s’entasser.

La MONUSCO, déployée depuis 1999, est la plus importante et la plus coûteuse des missions de l’ONU, avec 14 000 hommes de différentes nationalités et un budget annuel d’un milliard de dollars. Ses éléments ont fait l’objet de multiples accusations, dont le viol et le trafic de matières précieuses. Certains sont allés même jusqu’à les soupçonner d’approvisionner des groupes armés en armes et munitions.

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