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Visa Schengen : L’Union européenne s’est enrichie de plus de 56 millions d’euros en 2023 sur le dos des Africains

Les statistiques sur les visas Schengen, plutôt sur les rejets, dévoilées début juin révèlent qu’en 2023, les Africains ont enrichi les États de l’Union européenne à hauteur de 56,3 millions d’euros grâce aux rejets de demandes de visas.

Aux termes de ces statistiques publiées par la plateforme officielle SchengenVisainfo, 704 000 demandes de visa provenant de ressortissants d’Afrique ont été rejetées en 2023, représentant près de 60,5 millions USD (56,3 millions €) de dépenses effectuées en pure perte par les Africains et qui viennent enrichir l’Union européenne.
Il ne s’agit là que des montants des rejets, sans compter la manne également recueillie par les pays de l’Union sur le petit nombre de visas accordés.
Les frais de demande, non remboursables et qui sont de 80 € par dossier, représentent 43% des dépenses mondiales en demandes de visas rejetées. Ce qui démontrent à suffisance que les Africains sont de loin les demandeurs de visas les plus rejetés à travers le monde.

Le classement des pays africains par visas refusés

Le top six des pays africains touchés par ce fléau sont l’Algérie, le Maroc, l’Egypte, le Nigéria, la Tunisie et la Côte d’Ivoire. Pour l’Algérie, 166 260 demandes sur un total de 474 032 ont été rejetées. En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, elle compte 71 494 demandes de visas dont 24 764 rejetées, avec la France, l’Italie et l’Allemagne comme trois principales destinations des Ivoiriens.
9 552 demandes ont été rejetées pour les Maliens, mais si le Mali ne figure pas au top six, il a enregistré 20 784 demandes parmi lesquelles 9 652 ont été rejetées. La destination privilégiée des Maliens est la France avec 13 433 demandes dont 7 551 visas délivrés et 5 153 rejets. Un chiffre qui tombe dans un contexte où la délivrance des visas entre Bamako et Paris est suspendue depuis août 2023.

Une manne de 130 millions d’euros au total dans le monde

Les Pays-Bas (3 166 demandes), l’Espagne (2 224), l’Allemagne (1 546) et le Danemark (415) sont les autres destinations des demandeurs de nationalité malienne.
Selon une étude d’EU Observer, citée par Schengen news, les refus de visas Schengen dans le monde ont généré aux pays de l’Union un pactole de 130 millions d’euros en 2023, contre 105 millions d’euros en 2022. L’Union européenne se réjouit d’ailleurs car, selon la même étude, ce montant est appelé à connaître une hausse en 2024 car le coût d’une demande de visa Schengen devrait passer cette année de 80 à 90 euros.
Avec la hausse du frais du visa annoncée à partir du 11 juin dernier, les dépenses des Africains passeront de 56 à 63 millions d’euros.

Le plus grand nombre de réponses négatives pour le Maroc

Le Maroc, l’un des principaux demandeurs africains, a enregistré le plus grand nombre de réponses négatives en 2023. L’Afrique et l’Asie ont dépensé 90% du coût global des refus de demandes de visas Schengen en 2023.
Pour de nombreux Africains, obtenir un visa Schengen relève du parcours de combattants. Confrontés à des taux de refus élevés et à des frais de dossier de plus en plus chers, ces demandeurs subissent une double peine. Pour beaucoup, cet investissement est un espoir de voyage souvent anéanti par un refus sans explication détaillée.
La perte de ces frais de dossier non remboursables renforce le sentiment d’injustice et d’impuissance chez le demandeur. L’Union européenne justifie la hausse des frais par l’inflation et les coûts administratifs croissants. Cependant ces arguments peinent à convaincre les demandeurs, dont les aspirations et projets sont souvent anéantis par des refus systématiques et des coûts exorbitants.

Un moyen de chantage

Les demandeurs dénoncent régulièrement ces pratiques opaques et appellent à une réforme des politiques de visa, mettant en avant la transparence et un traitement humain des demandes. Mais aussi, la gestion des demandes de visa par des prestataires privés ajoute des coûts supplémentaires pour les demandeurs.
Les frais de service peuvent atteindre la moitié du coût du visa officiel, alourdissant encore la charge financière. De plus, des pratiques illégales de vente de rendez-vous se sont également développées, augmentant de manière exponentielle les coûts.
L’Union européenne utilise également les visas comme outil de pression politique, imposant des restrictions aux pays jugés peu coopératifs en matière de réadmission des migrants illégaux.
C’est notamment le cas de l’Algérie. En 2021, la France a divisé par deux le nombre de visas accordé aux Algériens. Ces sanctions se traduisent également par des délais de traitement allongés et des frais supplémentaires. Ce qui pénalise injustement les citoyens ordinaires suite à des décisions politiques qui ne les concernent pas directement.

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